JIF 2021 : placer la femme centrafricaine au centre de la consolidation de la paix

10 mar 2021

JIF 2021 : placer la femme centrafricaine au centre de la consolidation de la paix

Ghislaine ATTA

Dans toutes les provinces de la République centrafricaine, les populations ont commémoré, le 8 mars 2021, Journée internationale des droits de la Femme (JIF), sur le thème « Investir dans la consolidation de la paix et l’égalité de sexes pour favoriser l’autonomisation de la femme dans le contexte de Covid-19 en RCA », inspiré du thème international « Leadership féminin : Pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19 ». De Bangui à Ndele en passant par Obo et Bangassou, il était partout question de réfléchir sur la condition féminine.

Au stade 20.000 place de Bangui, l’heure n’était pas seulement à la prière et au recueillement en faveur des autorités et institutions nationales, des forces de défense et de sécurité intérieures. C’était également l’occasion, selon la Ministre de la Promotion de la femme, de la famille et de la Protection de l'enfant, Aline Gisèle PANA, de placer « la femme au centre de la consolidation de la paix ». En effet, a-t-elle soutenu, « sur le plan national des efforts ont été consentis en vue de l’amélioration du statut juridique de la femme par l’élaboration des textes nationaux, tels que la politique nationale de l’égalité, de l’équité, le plan national de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies, la stratégie de lutte contre la violence basée sur le genre, le profil genre pays, pour ne citer que cela ». En marge de la cérémonie officielle, les détenues de la maison d’arrêt et de correction de Bimbo ont commémoré la JIF à travers une journée portes ouvertes. Elles ont également reçu des dons en vivres et non-vivres de la part de la MINUSCA en présence d’organisations partenaires du système pénitentiaire centrafricain.

A Ndele, les femmes de Bamingui-Bangoran ont célébré dans la joie et la cohésion sociale la JIF 2021, à travers une marche sillonnant les quartiers des 1er et 2e arrondissements de la ville. Dans les propos de circonstance, un accent particulier a été mis sur la scolarisation massive des filles le rejet des mariages précoces ou forcés et l’excision, afin de donner la chance aux filles de réussir le pari de 2030 en faisant référence au slogan 50/50. En prélude à la célébration de la JIF 2021, un débat a été organisé, le dimanche 7 mars 2021, avec les femmes leaders sur le thème de la journée. A cela s’ajoute une émission réalisée avec les femmes de l’Organisation des Femmes centrafricaines (OFCA), sur les pratiques freinant les droits de la femme dans le préfecture de Bamingui-Bangoran et les mesures barrières pour contenir la propagation du COVID-19.

Autre localité, même plaidoyer. Plus de 200 femmes, à Berberati,  représentant les associations, les organisations humanitaires, et femmes de la MINUSCA, ont arpenté, le 8 les artères du chef-lieu de la préfecture de la Mambéré-Kadéi, pour commémorer la Journée internationale des droits de la Femme. La marche s’est déroulée autour du thème « Ensemble, valorisons les droits des femmes ». Les femmes ont remis au sous-préfet de Berberati, en présence de la MINUSCA, un mémorandum contenant, entre autres, des recommandations sur le plan sécuritaire pour faciliter la libre circulation, l’application de la parité dans le recrutement au niveau des institutions publiques, le renforcement de capacité des femmes pour leur autonomisation et leur leadership, l’accès à l’éducation, ainsi que le renforcement de la lutte contre le Coronavirus.

Le chef-lieu de la préfecture du Mbomou, Bangassou, n’est pas en reste, loin s’en faut, car  la mobilisation était importante. « Il s’agit de la première grande activité de la ville, après l’attaque par les rebelles de la coalition armée (CPC) »,comme l’a indiqué Marlene Mbari venue assister au lancement du marathon de sept kilomètres organisée pour la circonstance. Des séances de sensibilisation ont également été organisées avec l’appui de la MINUSCA à la Maison de la Femme de Bangassou. Entre autres sujets d’échanges, la participation massive de femmes aux législatives prévues le 14 mars 2021, la gestion de contentieux électoraux et la cohésion sociale. Les participants à ces sensibilisations ont été encouragés à devenir des champions du bien-être des femmes et champions pour la prévention de violence basée sur le genre. 

Le 08 mars 2021, c’est aussi des actions de solidarités, à l’image du don des femmes des forces de sécurité intérieure et de la Police de la MINUSCA au bénéfice des 32 petits pensionnaires d’un orphelinat de Lakouanga, dans le 2earrondissement de Bangui, où un atelier de réflexion a aussi réuni femmes policières de la RCA et de l’ONU sur la contribution que peut apporter la femme dans les efforts de construction de paix. A Birao (Nord-ouest), c’est avec des activités de rapprochement communautaire avec les femmes, les autorités locales, les Leadeur religieux et communautaires et match de football et repas communautaire qu’a été célébrée cette journée. Quant à Paoua (Nord-est), il s’est agi d’une série de débats sur différentes sur le rôle de la femme leader dans la lutte contre la Covid 19 en promouvant le maintien de la paix.

Des activités qui, toutes, répondent diversement à l’incessant plaidoyer du Secrétaire général de l’ONU, dont le message cette année souligne, entre autre, que  « Le monde a l’occasion de rompre avec des siècles de discrimination persistante et systémique. Il est temps de construire un avenir d’égalité ».