A Kaga-Bandoro, Virginia Gamba invite les groupes armés à s’engager dans la prévention des violations graves des droits des enfants

3 mai 2019

A Kaga-Bandoro, Virginia Gamba invite les groupes armés à s’engager dans la prévention des violations graves des droits des enfants

En visite d’une semaine en RCA, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés, Virginia Gamba, s’est rendue, ce vendredi 3 mai, à Kaga-Bandoro (Centre) pour s’entretenir avec les responsables des groupes armés et les inviter à se joindre aux efforts en cours afin d’assurer une meilleure prévention des violations graves des droits des enfants. 

Au cours des échanges avec les représentants de différents groupes armés ex-Seleka et anti-balakas, Mme Gamba s’est adonnée à un véritable plaidoyer afin que tous s’impliquent dans l’élaboration du plan national de prévention des violations graves des droits des enfants. « La résolution 2427 du Conseil de Sécurité des Nations Unies demande expressément que des plans d’action nationaux et régionaux soient élaborés et mis en œuvre afin de garantir une meilleure prévention de ces violations », a-t-elle indiqué, soulignant avoir proposé au gouvernement de consulter tous les groupes signataires de l’accord politique pour la paix et la réconciliation afin de les impliquer dans la préparation dudit plan.

A cet effet, la Représentante spéciale a salué l’adoption, par le Mouvement patriotique centrafricain (MPC), de son plan d’action relatif à la protection des enfants, encourageant le Front populaire pour la Renaissance de la Centrafrique (FRPC) et les autres groupes à suivre cet exemple.« Chaque plan d’action est unique. Je suis contente que le MPC ait signé son plan. J’encourage les autres également à se positionner comme des protecteurs des enfants en contribuant à la réduction de toutes formes de violations », a-t-elle plaidé.

Mme Gamba a, par ailleurs, exprimé sa satisfaction de noter une réduction sensible des violations contre les enfants, notamment en ce qui a trait à leur recrutement, mais aussi aux violences sexuelles et enlèvements dont ils sont souvent l’objet. En revanche, elle a exprimé sa préoccupation par rapport aux attaques contre les écoles et les hôpitaux qui continuent, surtout lors d’attaques et pillage des villages. Et de souligner la nécessité de travailler ensemble afin d’y mettre un terme, surtout dans un pays où les moins de 18 ans représentent près de 50% de la population. Occasion pour elle de plaider pour une meilleure écoute et assistance à la jeunesse.

« Je suis consciente des efforts que vous faites, mais je vous demande d’en faire davantage pour sortir votre pays de cette situation », a-t-elle lancé à l’égard des groupes armés, lesquels ont dit avoir pris bonne note des recommandations, admettant que la place des enfants est à l’école et non sur les champs de bataille. Visiblement satisfaits des échanges, les groupes armés ont inscrit au nombre de leurs doléances des formations pour leurs commandants de zone, ainsi qu’un soutien technique et logistique pour faciliter le travail de leurs points focaux en charges de la Protection de l’Enfant.

Des attentes dont Mme Gamba a pris bonne note, promettant de faire le plaidoyer auprès du Conseil de Sécurité afin que les Nations Unies renforcent le soutien aux groupes armés engagés dans la protection et la prévention des violations graves des droits des enfants. 

Pour sa part, le coordonnateur de la Protection de l’enfant à Kaga-Bandoro, Alain Onziga, a informé les représentants des groupes armés de l’existence d’un plan, au niveau de la MINUSCA, de renforcement des capacités des points focaux en matière de protection de l’enfant en situation de conflit armé. Pour cela, les responsables des groupes armés sont invités à désigner des bénéficiaires éventuels pour permettre à la Mission de les appuyer dans ce sens.