Les détenus de la Maison d'arrêt et de correction de Bossangoa, dans la préfecture de l’Ouham, font face à un problème d'accès à l'eau potable. Une situation aggravée par la saison de chaleur. En réponse, la MINUSCA, à travers son 11e bataillon camerounais, assure une distribution régulière d'eau chaque semaine. Une aide précieuse, en attendant la concrétisation d'un projet de forage au sein de l'établissement pénitentiaire.

À la Maison d’arrêt et de correction de Bossangoa, l’eau potable est devenue un bien rare. En pleine saison de chaleur, les détenus subissent de plein fouet les effets d’une pénurie d’eau qui perdure et qui s’est aggravée depuis quelque temps en raison des tensions entre les prisonniers et la population autour de l’unique forage se trouvant juste derrière l’établissement pénitentiaire. Cette situation critique menace non seulement leur santé, mais soulève également des questions sur les conditions de détention.

Face à l’urgence, la MINUSCA a décidé d’agir. Deux fois par semaine, le 11ᵉ bataillon camerounais de la Mission approvisionne la prison en eau potable. Un geste salué par l’administration pénitentiaire. 

« Ce soutien est essentiel. Il nous permet non seulement de couvrir les besoins urgents des détenus en eau potable, mais aussi de maintenir en vie notre jardin potager, qui contribue à l’alimentation des pensionnaires », déclare Noël Mbayapo, régisseur de la Maison d’arrêt, qui espère que le projet de forage au sein même de la Maison d’arrêt, à mettre en œuvre par la MINUSCA, « pourra avancer rapidement ».

Ce projet vise à doter l’établissement pénitentiaire d’une source d’eau potable, accessible et pérenne, réduisant ainsi les risques de tensions avec la population locale et améliorant les conditions de détention.

Ce geste humanitaire s’inscrit dans une vision plus large de la Mission dans la préfecture. Ahmed Traoré, des Affaires correctionnelles, rappelle l’importance de préserver la dignité humaine, même derrière les barreaux.

« L’eau est une ressource vitale. En la fournissant, nous affirmons que chaque être humain, y compris en détention, a droit à un minimum de dignité. Cette action reflète aussi le rôle social et humanitaire de la MINUSCA, au-delà de sa mission de protection des civils », souligne-t-il.

Au-delà de cette intervention ciblée, le 11e bataillon s’illustre régulièrement à Bossangoa dans la fourniture de services sociaux de base tels que la distribution d’eau potable dans différents quartiers, des consultations médicales gratuites, la participation à des activités communautaires, etc. Un engagement humanitaire qui rappelle que les Casques bleus ne sont pas que des acteurs de sécurité, mais participent aussi activement à l’amélioration des conditions de vie des communautés, même les plus marginalisées.