Pour contribuer à l’autonomisation financière des femmes et des jeunes filles de la préfecture du Mbomou, le bureau de la MINUSCA à Bangassou a recruté 13 femmes comme Assistantes/aides journalières. Depuis octobre 2022, ces femmes apportent leur appui à la construction des bâtiments du site devant servir de base à l’Unité de la Police constituée du Rwanda. 

Aux premières lignes de la construction de cette base se trouvent des femmes et filles recrutées localement pour intervenir dans les domaines de la maçonnerie, la menuiserie, la plomberie et de la construction métallique. Grâce à cette opportunité, elles sont devenues autonomes et prennent en charge leur famille. 

« .. Ce travail m’a permis de scolariser mes enfants, de veiller sur leur santé, de les nourrir, de me prendre également en charge, d’acheter un terrain qui m’a permis aujourd’hui, de commencer la fondation de ma maison », a témoigné Gipsy Gueret-Ngbo, âgée de 22 ans et aide-maçon sur le chantier. Elle ajoute : « Avant, je ne maitrisais rien en maçonnerie, j’ai suivi aucune formation en la matière. Mais aujourd’hui, je sais mélanger le ciment, mesurer les dosages, voire monter une maison métallique.  Je remercie du fond du cœur la MINUSCA pour son appui en faveur des femmes et les jeunes filles désœuvrées ».

Un appui, qui est aussi bénéfique pour les femmes déplacées peulhs, qui vivent sur le site de Maliko-lépreux, situé à 3 kilomètres du centre-Bangassou. Zenaba Adam, 50 ans, représentante des femmes peulhs, en témoigne également.

« J’ai 7 enfants dont 4 filles et 5 petits fils. Mon mari est porté disparu depuis la crise militaro-politique de 2017-2018 et nous n’avons plus de ses nouvelles jusqu’aujourd’hui. Je gagne bien ma vie avec le salaire que me donne la MINUSCA. Grâce à cet argent, je fais le commerce en marge de mon travail de journalier. Je vis actuellement très bien et mes enfants et petits-fils aussi. Je compte économiser pour acheter un terrain et construire une maison plus descente pour ma famille », a indiqué Adam Zenaba.

Elle a, par cette occasion, encouragé les femmes et en particulier les femmes peulhs à laisser de côté, la peur, la honte et la paresse de travailler pour leur bien-être et celui de leur famille. 

Luc YONGO, Chef de chantier à la MINUSCA, a pour sa part rendu un hommage mérité à ces femmes travailleuses : « Au début, on sous-estimait le rendement et la qualité du travail que peuvent fournir ces femmes. On pensait qu’elles n’avaient pas la force de faire ce genre du travail. Mais enfin de compte, on s’est rendu compte qu’elles ont la capacité et leur contribution était importante vu la qualité de leur travail. Elles sont toujours prêtes, lorsqu’elles sont désignées pour un travail en équipe avec les hommes », a-t-il expliqué.

Pour lui, ces femmes travailleuses étaient à la hauteur des travaux réalisés régulièrement par les hommes.