La MINUSCA condamne fermement les violations des droits de l’homme et la multiplication des attaques par les groupes armes

22 déc 2021

La MINUSCA condamne fermement les violations des droits de l’homme et la multiplication des attaques par les groupes armes

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) condamne avec fermeté les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire et la multiplication des attaques par les groupes armés, notamment les anti-Balaka, le 3R, l’UPC et le FPRC. « La Mission réaffirme sa détermination à assurer pleinement la protection des civils et appelle tous les groupes armés à cesser immédiatement leurs attaques contre les populations, et à respecter le cessez-le-feu déclaré par le chef de l’Etat le 15 octobre 2021 ainsi que leurs engagements prévus dans l’Accord de paix », a déclaré le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, lors de la conférence de presse de la Mission mercredi à Bangui. 

Au cours de la période du 13 au 20 décembre 2021, la MINUSCA a documenté 23 incidents d’abus et de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, ayant affecté au moins 94 victimes. La plupart de ces incidents (13 incidents et 78 victimes) ont été commis par les groupes armés anti-Balakas, FPRC et 3R tandis que les agents de l’Etat et autres personnels de sécurité sont responsables de 10 incidents ayant affecté 16 victimes. 

La MINUSCA note une hausse d’incidents et d’abus par rapport à la semaine précédente, due aux missions d’enquête menées sur le terrain. « La préfecture la plus touchée est la Ouaka, avec 8 incidents affectant 58 victimes, viennent ensuite l ’Ouham-Pendéla Haute-Kotto et le Mbomou », a souligné le porte-parole, indiquant par ailleurs, qu’entre le 10 et le 16 décembre, la Mission a documenté 14 incidents de violations graves des droits de l’enfant. « Les groupes armés sont auteurs de 13 de ces incidents dont 7 meurtres, 5 cas de violences sexuelles et une attaque visant un hôpital », a-t-il ajouté. 

Face à cette flambée de violence contre les civils, « la Force de la MINUSCA est intervenue à Kouango, Tagbara et Boyo, afin de protéger les civils », a déclaré le porte-parole de la MINUSCA, assurant que « la MINUSCA réaffirme sa ferme détermination à assurer pleinement la protection des civils, en conformité avec son mandat ». Le porte-parole de la MINUSCA a également évoqué la visite de la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général, Lizbeth Cullity, le 17 décembre, à Bambari, où elle a échangé avec le préfet de la Ouaka, Victor Bissekoin, les autorités locales, la société civile ainsi qu’avec le chef du bureau régionale de la MINUSCA sur la situation sécuritaire, notamment les récentes attaques à Kouango et Boyo.  

Le porte-parole de la Mission a également indiqué la destruction par le régiment du génie cambodgien de la MINUSCA à Bria, de 7650 munitions, 30 roquettes et 40 grenades collectées lors des trois opérations de désarmement et de démobilisation menées par l'UEPNDDRR, avec l'appui de la MINUSCA dans la Haute-Kotto, en septembre-octobre 2020 et octobre 2021. Il a par ailleurs fait par part de la poursuite du projet de réduction de la violence communautaire (CVR) 2021-2022, avec la formation professionnelle de 1300 bénéficiaires dans 10 centres de formation dans les filières de la mécanique, maçonnerie, menuiserie, soudure, conduite, élevage, commerce et couture. « A la fin de leur formation de trois mois, les bénéficiaires recevront un soutien au démarrage de leurs activités génératrices de revenus », a dit Vladimir Monteiro. 

De son côté, le porte-parole de la Force de la MINUSCA, le Major Zouhair El Kandoussi a fait état d’une situation sécuritaire relativement calme sur l’ensemble du territoire centrafricain, mais regrette que la situation soit tendue dans certaines zones du fait des violences exercées par les groupes armés. De ce fait, « de patrouilles robustes conjointes sont menées, de jour comme de nuit pour prévenir toute menace et protéger la population civile », a-t’il déclaré. Aussi, le Major Zouhair El Kandoussi a rassuré qu’avec l’approche des fêtes de fin d’année, à Bangui, la MINUSCA poursuit ses actions de sécurisation en coordination avec les Forces de Sécurité Intérieure (FSI) et UNPOL, « en patrouillant dans tous les arrondissements pour faire face à la criminalité et au banditisme ».  

Pour sa part, le porte-parole de la Police de la MINUSCA, le Commissaire Serge Ntolo Minko, a souligné la visite en début de semaine, du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RCA, Mankeur Ndiaye, aux Unités de Police Constituées égyptienne et rwandaise de la MINUSCA. « Accompagné du chef adjoint de la composante Police, le Commissaire Divisionnaire Garba Habi, le Représentant Spécial s’est entretenu avec les différents chefs d’unités et leurs éléments, et a loué et salué l’engagement de tous sur le terrain malgré les conditions difficiles, avant de les exhorter à continuer dans cet élan pour atteindre des résultats probants dans la discipline tout en évitant les abus et exploitations sexuelles », a souligné le Commissaire, précisant que cette série de visites a débuté le 17 décembre, dans les Unités de Police Constituées indonésienne, mauritanienne et sénégalaise. 

Enfin, le porte-parole de la Police de la MINUSCA a indiqué que, compte tenu de l’augmentation de nouveaux cas de Covid-19, les mesures restrictives prises par le leadership de la MINUSCA sont régulièrement observées et divulguées aux FSI et aux populations lors des séances de sensibilisation, de renforcement de capacités et de police de proximité.