La MINUSCA en première ligne pour la visite du Pape François

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1 déc 2015

La MINUSCA en première ligne pour la visite du Pape François

 

Le Pape François est arrivé le  29  novembre 2015 en Centrafrique, troisième et dernière étape  d’un premier périple africain qui s’est achevé le 30 novembre. Cette visite a été largement sécurisée par la Police et la Force de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).  Plus de 3.000 Casques bleus ont été mobilisés et déployés à Bangui pour la visite du souverain pontife. A ce dispositif, il faut ajouter les soldats de la force française SANGARIS, et les forces de sécurité intérieures centrafricaines (police, gendarmerie et armée),  tous présents sur tous les itinéraires empruntés par le Saint Père et sur tous les sites sur lesquels il était attendu.

« Une victoire de la foi sur la peur », selon Catherine Samba-Panza

De nombreuses incertitudes avaient plané sur la sécurité du Pape François en terre centrafricaine. Des doutes que la MINUSCA a tenu à dissiper en rassurant le monde sur sa capacité à mettre tout en œuvre pour faire du séjour pontifical une réussite. Ainsi, plusieurs centaines de Casques bleus et différents éléments au plus haut niveau de la sécurité du quartier général de l’ONU à New York sont venus en renfort à Bangui.

Un appui que n’a pas manqué de saluer la Présidente de la Transition à laquelle le Saint Père a fait sa première visite dès son arrivée dans la capitale centrafricaine : « Ces remerciements vont aussi à l’endroit des forces internationales notamment la MINUSCA et la SANGARIS pour les efforts supplémentaires accomplis pour la circonstance. Leur présence sur le terrain aux côtés des forces intérieures est un élément essentiel de la réussite de cette visite », a-t-elle apprécié.

Car, ajoutera-t-elle, « cette présence effective du pape François à Bangui est également perçue comme une victoire. Une victoire de la foi sur la peur, sur l’incrédulité et une victoire de la compassion et de la solidarité de l’église universelle. »

Cohésion sociale, pardon et réconciliation, les maitres-mots

A la Cathédrale Notre Dame de l’Immaculée conception de Bangui où il a présidé la messe inaugurale, le Pape François a baptisé la porte du lieu de culte, « porte de la Miséricorde », ouvrant ainsi symboliquement la voie au pardon des péchés commis en Centrafrique, durant les crises successives traversées par le pays. Le Saint-Père a, par ailleurs, déclaré Bangui « capitale de la Miséricorde », à dix jours de l’ouverture à Rome du Jubilé du même nom qui sera célébré par les catholiques du monde entier. Un geste intervenu après la confession publique effectuée par la Cheffe de l’Etat : « au nom de toute la classe dirigeante de ce pays mais aussi au nom de tous ceux qui ont contribué de quelque manière que ce soit à sa descente aux enfers, je confesse tout le mal qui a été fait ici au cours de l’histoire et demande pardon du fond de mon cœur. »

« C’est en messager de paix que je me présente à vous », avait déclaré le souverain pontife aux premières heures de sa visite. Ce message de cohésion et de réconciliation, le Pape François a tenu à le porter à la communauté musulmane, au second jour de sa visite en République centrafricaine. C’était à la grande mosquée de Bangui, au quartier PK5, dans le troisième arrondissement de la ville, ou il a été accueilli avec ferveur et où il a prononcé  des mots essentiels : « Chrétiens et musulmans sont frères… » ; « Il faut dire non à la vengeance, à la violence et à la haine ! »

Mais auparavant, le Pape François se sera déplacé, la veille vers le camp de déplacés de la Paroisse de Saint Sauveur dans le deuxième arrondissement de Bangui ou un accueil colorié et chaleureux lui a été rendu par les nombreux déplacés  refugies dans ce camp depuis les évènements du mois de septembre 2015. Les enfants de ce camp, en première ligne pour l’accueil du Saint Père ont fait par des chants et des danses un hommage mérité au Chef de l’Eglise qui paraphrasant le Christ a dit « Laissez venir à moi  les enfants… », voyant en eux et en leur innocence, les chances d’un retour proche a la paix en Centrafrique. Il les a ensuite réconfortés, et a rappelé aux adultes, la nécessité du pardon et de la fraternité.

C’est ce message de pardon, de fraternité et de concorde qu’il réitèrera au peuple chrétien de Centrafrique rassemblé le 30 novembre au Stade de Bangui à l’occasion de la grande messe qu’il a célébrée au terme de sa visite devant des milliers de fidèles rassemblés a l’intérieur comme autour du stade. Pardon, réconciliation et paix ; un triptyque plusieurs fois prononcé et que les centrafricains devront mettre en application pour les prochains défis qui sont les leurs. 

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