La MINUSCA implique les communautés dans la lutte contre les actes d’exploitations et abus sexuels

4 déc 2019

La MINUSCA implique les communautés dans la lutte contre les actes d’exploitations et abus sexuels

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a indiqué mercredi qu’elle associe la population centrafricaine dans la mise en œuvre de sa stratégie de prévention et de lutte contre les actes d’exploitation et abus sexuels (EAS) que pourraient commettre son personnel.  

 

« La Mission travaille étroitement avec les communautés pour lutter contre les actes d’exploitation et abus sexuels en RCA. Une ligne verte a été mise en place pour signaler toute allégation, 24 réseaux communautaires de signalement ont été créés à travers le pays. Des causeries ont lieu régulièrement », a indiqué le Chef de l’équipe conduite et discipline de la MINUSCA, Innocent Zahinda, rappelant que les victimes sont au centre de la politique de tolérance zéro du Secrétaire général des Nations unies. La Mission dispose d’une défenseure des droits des victimes qui, en collaboration avec l’équipe de conduite et discipline, travaille avec les agences concernées des Nations unies et des partenaires en vue de l’assistance médicale, juridictionnelle et psychologique des victimes. « Il n’y a pas d’assistance financière », a-t-il précisé.

 

Lors de la conférence de presse hebdomadaire, ce responsable a énuméré les mesures en place et particulièrement axées sur la prévention, parmi lesquelles la Task Force intégrée dirigée par le Représentant spécial du Secrétaire général, des directives du Commandant de la Force et du Chef de la Police, la formation continue du personnel, des visites régulières d’évaluation des camps des casques bleus ainsi que des patrouilles mixtes journalières à Bangui et dans les secteurs.

 

La Chef de l’équipe conduite et discipline de la MINUSCA a également indiqué qu’en 2019, « 32 allégations de EAS ont été rapportées et elles ont toutes été traitées par la mission conformément aux règles et procédures en vigueur aux Nations Unies. Bien que nous observons une légère augmentation du nombre d’allégations d’EAS rapportées en 2019, force est de reconnaitre que 12 sont présumées avoir été commises cette année alors que les 20 autres l’ont été les années précédentes ». 

 

Selon ce responsable, « dans 13 affaires, les autorités nationales (des pays contributeurs de troupes) ont infligé des peines de prison aux soldats coupables, dans 5 affaires, les soldats ont été radiés, et dans 1 cas, le soldat a été rétrogradé. Également, dans 1 cas, les Nations Unies ont licencié le personnel civil coupable et dans 24 cas, les soldats ont été rapatriés sur une base disciplinaire avec interdiction de tout emploi par les Nations Unies ».

 

Pour sa part, le responsable du programme des Volontaires des Nations unies en RCA, Davy Moundongo est revenu sur les efforts déployés par les volontaires pour la paix et le développement en Centrafrique, ceci en prélude à la journée mondiale des volontaires, célébrée le 5 décembre. D’après lui, 278 personnes travaillent en ce moment comme volontaires des Nations Unies dont 60 nationaux et 218 internationaux, dans les agences de l’ONU et à la MINUSCA. « Ils sont dans les sections substantives comme les Droits de l’Hommes, les affaires politiques, affaires civiles, dans les sections d’appuis comme la logistique, le transport, les ressources humaines, mais aussi dans les programmes et les projets », a-t-il indiqué, soulignant leur contribution aux efforts de paix.

 

De son côté, le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro a indiqué que la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies, Denise Brown, a pris part mardi à la réunion du Comité exécutif de suivi de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA. « Les participants ont évoqué la mise en œuvre de l’Accord ainsi que la question des sanctions », a-t-il déclaré.

 

Il a enfin souligné qu’entre le 26 novembre et le 03 décembre 2019, la MINUSCA a documenté 12 incidents d’abus et de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire ayant affecté au moins 21 victimes. Les préfectures les plus touchées sont l’Ouham, le Mbomou et la Haute-Kotto et les groupes armés restent les principaux auteurs présumés de ces actes.