La mise en œuvre du mandat de droits de l’homme de la MINUSCA est impartiale et menée dans le cadre du dialogue avec le Gouvernement

5 mai 2021

La mise en œuvre du mandat de droits de l’homme de la MINUSCA est impartiale et menée dans le cadre du dialogue avec le Gouvernement

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a réitéré mercredi  l’exécution impartiale de son mandat de promotion et protection des droits de l’Homme, dans le cadre d’un dialogue avec les autorités. « Ce mandat est exécuté par la Division des Droits de l’homme (DDH) et d’autres composantes de la MINUSCA sous la supervision du Bureau du Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, de manière quotidienne et impartiale avec une méthodologie rigoureusement approuvée, sur l’ensemble du territoire centrafricain et les résultats rendus publics, dans le cadre d’un processus de dialogue permanent avec les autorités centrafricaines », a indiqué le porte-parole de la Mission, Vladimir Monteiro.

 

Interrogé par les journalistes sur un « rapport de la MINUSCA sur des allégations d’exactions imputables aux Forces armées centrafricaines (FACA) et leurs alliés », le porte-parole a indiqué qu’à ce jour aucun rapport n’a été publié, ajoutant que la Mission a simplement partagé des informations avec les autorités centrafricaines. « La semaine dernière, en réponse à une demande spécifique de la part des autorités nationales centrafricaines, la MINUSCA a transmis à ces dernières les informations relatives à des allégations de violations imputables aux FACA et leurs alliés. Ces informations partielles sont contenues dans un rapport de la MINUSCA en cours de finalisation sur les violations des droits de l’Homme et du droit international humanitaire commises entre le 1er décembre 2020 et le 30 avril 2021. Ce rapport, qui n’a pas encore été rendu public, répertorie les violations et leurs auteurs en large partie les groupes armés et la CPC, ainsi que les forces de défense et de sécurité, et leurs alliés », selon le porte-parole.   

 

La MINUSCA s’étonne des réactions suscitées par ce partage d’informations avec les autorités nationales ainsi que des accusations portées contre elle, selon le porte-parole qui souligne que la Mission est dans une dynamique de partenariat avec le gouvernement. A cet effet, il a rappelé la rencontre, le 3 mai, entre les Représentantes spéciales adjointes du Secrétaire général Lizbeth Cullity et Denise Brown, et le Premier ministre, Firmin Ngrebada. « Durant son interaction avec les autorités, la MINUSCA a rappelé son mandat de protection des droits de l’hommes conformément à la résolution 2552, ainsi que la procédure régissant les rapports publics, dont la publication inclue les observations et commentaires du gouvernement », a ajouté le porte-parole.

 

Le porte-parole a indiqué que la MINUSCA salue l’annonce par le gouvernement, de l’ouverture d’une enquête administrative et judiciaire sur les allégations portées à son attention, et réitère sa disponibilité à continuer à travailler avec les autorités dans la promotion et la protection des droits de l’homme en RCA.

 

Le porte-parole a rappelé que, depuis sa création par le Conseil de sécurité des Nations unies et son déploiement en RCA en 2014, la MINUSCA a toujours été dotée d’un mandat de « promotion et protection des droits de l’Homme, à l’image de toutes les opérations de paix ». Ce mandat porte sur le suivi de la situation en ce qui concerne les violations du droit international humanitaire et les violations des droits de l’Homme commises sur l’ensemble du territoire et les atteintes à ces droits, en informer en temps voulu le Conseil de sécurité et le public et concourir aux enquêtes y relatives ; le suivi des violations et exactions commises contre des enfants et des femmes, notamment les viols et autres formes de violence sexuelle perpétrés en temps de conflit armé, veiller à les signaler et concourir aux enquêtes y relatives, en collaboration avec l’Unité mixte d’intervention rapide et de répression des violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants (UNMIRR); et l’aide aux autorités à protéger et promouvoir les droits de l’Homme et à prévenir les violations et les atteintes, et à renforcer les capacités des organisations de la société civile.

 

Dans le domaine des affaires civiles, le porte-parole a annoncé la tenue d’une réunion sur le retour des éleveurs et des réfugiés centrafricains au Cameroun, le 3 mai sur l'axe Nola-Bayangha, avec l’appui de la MINUSCA et d’une ONG. Les informations recueillies auprès des dirigeants, éleveurs et agriculteurs de la région indiquent que 2400 réfugiés vivant toujours au Cameroun devraient retourner dans ces communes. Cependant, ces sources font état de défis comme la récupération des biens des rapatriés ou leur réintégration pacifique.

De son côté, le porte-parole intérimaire de la Force de la MINUSCA, le Lieutenant-Colonel Hassan Hakaoui, a indiqué que dans l’ouest du pays la situation est relativement calme mais reste imprévisible, en raison de l’accroissement des mouvements du groupe armé 3R, notamment aux alentours de Bera et sur l’axe Baboua-Bondiba. Il a ajouté que la Force continue à protéger les populations et à soutenir l’extension de l’autorité de l’Etat, tout en fournissant des « escortes de sécurisation sur la principale voie entre Bangui et la frontière avec le Cameroun, pour l’acheminement des marchandises et de l’aide humanitaire ».

 

Pour sa part, le porte-parole de la Police de la MINUSCA, le Commissaire Serge Ntolo Minko, a déclaré que les états-majors intégrés de la MINUSCA à travers leurs unités de police constituées et les officiers de police individuels, conjointement avec les forces de sécurité intérieures, poursuivent les patrouilles diurnes et nocturnes dans les différents artères et carrefours sensibles de Bangui et en régions. Selon le porte-parole, cette présence a contribué relativement à une baisse considérable des violences et la diminution de la criminalité dans les grandes villes de la RCA, malgré l’existence jusque-là de quelques infractions de droit commun que la composante police, s’emploie à documenter en liaison avec la section des droits de l’homme.

 

 

A4P