Lancement du plan de réponse humanitaire en Centrafrique pour la période 2017-2019

13 jan 2017

Lancement du plan de réponse humanitaire en Centrafrique pour la période 2017-2019

La journée du 13 janvier 2017 a été marquée par le lancement du Plan de Réponse Humanitaire en Centrafrique pour la période 2017-2019. L’Alliance française de Bangui a servi de cadre à cette cérémonie qui a été rehaussée par la présence de la ministre centrafricaine des Affaires sociales et des Actions humanitaires, Virginie Mbaikoua, du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et Chef de la MINUSCA, Parfait Onanga-Anyanga, du Représentant de l’Organisation Mondiale de la Santé, Coordinateur humanitaire par intérim, Dr Michel N’da Konan Yao, du chef du Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA), Joseph Inganji, des chefs de missions diplomatiques et des acteurs humanitaires.

Confrontée à une crise majeure depuis décembre 2013, la République Centrafricaine a peu à peu retrouvé la paix mais pas encore au point de se passer de l’aide humanitaire comme l’a souligné Joseph Inganji, chef du bureau de OCHA, faisant valoir que  « le retour de l’accalmie en Centrafrique ne signifie pas la fin de l’action humanitaire. Nous ne devons pas perdre les acquis pour lesquels nous avons durement travaillé ».

En 2016, en lançant un appel de fonds, OCHA espérait réunir 377 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires du pays. Finalement l'Organisation n'a pu rassembler au terme du mois de décembre, que 36,2% de la somme recherchée.

Ce résultat a eu, selon le Coordonnateur humanitaire par intérim Michel N’da Konan Yao, « un impact négatif sur ses capacités à atteindre les personnes les plus vulnérables. »

Face à ces difficultés antérieures, le plan de réponse humanitaire 2017-2019 a bénéficié quant à lui des outils adéquats pour accompagner le processus. Michel Yao explique : « ce lancement se déroule après le Sommet humanitaire d’Istanbul et la Conférence des bailleurs de la Centrafrique. Le Sommet d’Istanbul nous a fixé de nouvelles directions pour mieux exécuter l’essence de notre mandat grâce à l’adoption du « Grand Bargain » et du « New Way of Working ». La Conférence de Bruxelles a, quant à elle, clarifié davantage l’indispensable synergie entre l’action humanitaire et les efforts de relèvement. Ces nouveaux outils ont accompagné l'élaboration du Plan de réponse humanitaire qui, pour la première fois, couvre la période 2017-2019. Soucieux d’une aide plus efficace, fournie dans les meilleurs délais, le Plan triennal sera soumis à une réévaluation trimestrielle et en cas de besoin liée à une situation nouvelle. »

Pour l’année 2017, 399,5 millions de dollars seront nécessaires pour répondre aux besoins de 1,6 millions de personnes. Le plan de réponse humanitaire sera centré autour de trois objectifs stratégiques à savoir : sauver des vies, respecter les droits fondamentaux et préserver la dignité. Face à ces défis, le Chef de la MINUSCA, Parfait Onanga-Anyanga, a réaffirmé le soutien de la Mission à soutenir toutes les actions qui permettront à ce plan d’aboutir. « Le lancement du Plan de réponse humanitaire me donne ainsi l’occasion de réitérer l’engagement de la MINUSCA à pleinement assumer son rôle en matière de protection des civils et de l’acheminement, en toute sécurité et sans entrave, de toute l'aide humanitaire. Ces deux priorités constituent une partie essentielle de notre mandat énoncé dans la Résolution 2301 du Conseil de sécurité. » Et de conclure que « la MINUSCA se tiendra à vos côtés dans le respect des mandats respectifs. »

Le Gouvernement centrafricain s'engage de son côté à mettre tout en œuvre pour la réalisation de ce plan de réponse humanitaire. La ministre des Affaires sociales et de l’action humanitaire a réaffirmé la volonté du Gouvernement d’accompagner les organisations humanitaires dans cette lutte. « Sauver prend son sens avec toutes les actions engagées par les humanitaires en Centrafrique. Ce plan de réponse humanitaire crée les conditions de remobilisation des différents acteurs de notre pays pour la consolidation de la paix. C'est le lieu, ici, de renouveler l'engagement du Gouvernement à relever tous les défis liés à l'urgence humanitaire. Le plan de réponse humanitaire doit nous permettre de réunir les actions planifiées dans les différents secteurs d'intervention afin de soutenir des millions de personnes affectées par la crise ».

Il est important de souligner que le lancement du plan de réponse humanitaire advient à un moment où la Centrafrique fait face à une menace de crise alimentaire. En effet, le Programme alimentaire mondiale (PAM) rencontre des difficultés pour financer son action en Centrafrique. Selon « d’alarmantes prévisions », d’ici à la fin du mois en cours, le PAM ne sera plus en mesure d’apporter une assistance alimentaire sur laquelle 890 000 personnes comptent dans le pays. Une situation d’autant plus préoccupante que le Président Touadera a lancé solennellement un appel à la communauté internationale pour qu’« ensemble la situation humanitaire en Centrafrique ne soit ni oubliée ni négligée ».

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