La diaspora rwandaise en République Centrafricaine a organisé, le 07 avril 2022 à Bangui, la 28e commémoration du génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda en 1994. Le président Centrafricain, Prof. Faustin Archange Touadera, le président de l’Assemblée nationale et les membres du gouvernement, ont également pris part à la cérémonie, en présence de nombreux invités, dont les deux Représentantes spéciales adjointes du Secrétaire général des Nations Unies en RCA, Lizbeth Cullity et Denise Brown.

Organisée à l’initiative de la Mission diplomatique du Rwanda en RCA, cette 28e commémoration a été placée sous le signe de la mémoire, de l’unité et du renouveau.
La cérémonie, sobre, était marquée par l’allumage de bougies, symbole de la mémoire ; l’observation d’une minute de silence en mémoire des victimes, la projection d’un documentaire et la lecture de témoignages de deux survivantes sur le génocide.

« Nous commémorons pour ne pas oublier ; nous commémorons pour saluer la mémoire des victimes ; nous commémorons pour saluer la dignité des survivants ; nous commémorons également pour saluer la détermination et la capacité du peuple rwandais à s’unir », a déclaré le chef de la Mission diplomatique du Rwanda en RCA, Olivier Kayumba, dans son discours.

Par ailleurs, il a fait savoir que le Rwanda et les associations des rescapés souhaitent voir construire, en RCA, une stèle ou un monument commémoratif du génocide de 1994. S’adressant au président de la République, Olivier Kayumba a également sollicité le soutien des autorités centrafricaines à la demande introduite par le Rwanda auprès de l’UNESCO pour inscrire quatre (4) sites du génocide au patrimoine mondiale de l’humanité.

La ministre centrafricaine des Affaires étrangères, de la Francophonie et des Centrafricains de l’étranger, invitée d’honneur, a pour sa part témoigné de la solidarité du peuple centrafricain au peuple rwandais. « En cette journée, nous nous souvenons de tous ceux qui ont péri durant le génocide au Rwanda, et en leur mémoire, nous renouvelons notre détermination à faire en sorte que de telles atrocités ne se répètent plus dans aucun endroit du monde », a déclaré Sylvie Baïpo Temon.
 

Cette commémoration coïncide avec la Journée internationale de réflexion sur le génocide contre les Tutsis au Rwanda en 1994, instituée par les Nations Unies.
Dans son message de circonstance, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a invité à rendre « hommage au million de personnes qui ont été assassinées en seulement 100 jours en 1994 – en grande majorité des Tutsis, mais aussi des Hutus modérés et d’autres personnes qui s’opposaient au génocide ». Il y appelle également à l’action et d’autres initiatives, pour faire respecter les Droits humains et prévenir de tels drames.

Le Secrétaire général a aussi loué le travail de la justice pénale internationale, précisément du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) qui a fait que de tels crimes ne restent impunis.

Il n’a pas manqué de saluer la résilience du Rwanda, devenue selon lui « la preuve que l’esprit humain peut guérir des blessures les plus profondes et qu’une société plus résiliente peut émerger des tragédies les plus sombres. ». Il a relevé aussi que ce pays occupe désormais le 4e rang des pays contributeurs des troupes aux opérations de maintien de paix, risquant la vie de ses propres soldats pour épargner aux autres la douleur qu’il a lui-même connue. En Centrafrique, le Rwanda est le premier contributeur de casques bleus au sein de la MINUSCA.

Antonio Guterres s’est enfin inquiété, à l’occasion, de la montée des discours de haine, de la désinformation, du racisme et d’autres forme d’extrémisme dans le monde.
« En ce jour, tout particulièrement, nous devons reconnaître les dangers de l’intolérance, de l’irrationalité et du sectarisme dans chaque société », a-t-il conclu.