Le Gouvernement centrafricain et la MINUSCA attentifs aux doléances de la population de Bembele

12 août 2024

Le Gouvernement centrafricain et la MINUSCA attentifs aux doléances de la population de Bembele

Cyrille Kourandhaut et Grâce Ngbaleo

En marge de la cérémonie de pose de la première pierre du poste mixte frontalier avec le Tchad, le 8 août 2024 à Bembere, la délégation gouvernementale centrafricaine et la MINUSCA ont échangé avec les responsables des différentes organisations de Lim-Pende. Ce moment a permis à la population d’évoquer plusieurs préoccupations, notamment la transhumance, l’insécurité, et l'état dégradé des routes. Le Gouvernement et la MINUSCA ont rassuré la population quant à leur engagement à résoudre ces problèmes.

À Bembere, la délégation gouvernementale, accompagnée de la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU, Valentine Rugwabiza, a rencontré les responsables de plusieurs organisations de la société civile de Lim-Pende. La question de la transhumance, qui inquiète agriculteurs, éleveurs, et femmes, a été particulièrement soulignée.

Rosine Zikamia, présidente de l’Organisation des femmes de Lim-Pende, a exprimé les difficultés liées à la transhumance incontrôlée. « Si je m'adresse à vous aujourd'hui, c’est parce que les femmes de Bembere souffrent beaucoup. De Bembere jusqu’à Bebenguere, on voit de nombreux bœufs dans les champs. Autrefois, nous produisions du manioc, mais aujourd’hui, il n'y en a plus, ni à Bembere, ni à Bebenguere, ni à Bemal », a-t-elle déploré.

Les opérateurs économiques, tout en se réjouissant du futur poste mixte frontalier de Bembere pour faciliter la libre circulation des biens et des personnes, ont demandé aux autorités de se pencher sur l’état des routes, dont la dégradation entraîne une augmentation des coûts des marchandises. « Nous sommes commerçants et notre principal problème est la route de Baï-Boum. La population souffre à cause de la hausse des prix des marchandises. Nous demandons la réhabilitation des routes Baï-Boum, Paoua-Bozoum, Paoua-Bossangoa, et Paoua-Tchad », a souligné Abass Mahamat.

Mme Valentine Rugwabiza a assuré que la MINUSCA aidera à la réhabilitation des pistes et des routes pour renforcer la sécurité à la frontière. « Nous allons poursuivre la réhabilitation des pistes et routes, ainsi que des ponts, car la sécurisation de la frontière exige un accès facile. Nous continuerons de travailler ensemble pour réhabiliter ces infrastructures », a-t-elle précisé.

Le ministre de l’Administration du territoire, Bruno Yapendet, a également rassuré la population que la construction du poste mixte frontalier à Bembere contribuera à résoudre le problème d’insécurité. Selon lui, « l’implantation de ce poste mixte permettra une meilleure fluidité de la circulation et un contrôle renforcé des mouvements à la frontière, en ligne avec la vision du Président de la République en matière de gestion des espaces frontaliers ».

Ce dialogue avec les populations, initié par la délégation Gouvernement-MINUSCA, a été perçu par les habitants de Lim-Pende comme un signe d'attention particulière à leurs préoccupations.