401 millions de dollars américains, c’est environ le montant dont les autorités nationales et la communauté humanitaire auront besoin pour répondre aux besoins de plus de 1,6 millions de personnes vulnérables pour l’année 2020. L’appel solennel en a été lancé, ce mardi 21 janvier 2020 à Bangui, dans un contexte de fragilité sécuritaire et de récentes tensions successives qui affectent certaines localités du pays. Autant de facteurs qui ont limitent les actions humanitaires de base, et aggravent considérablement la vulnérabilité des populations, d’où l’urgence de récolter les fonds nécessaires pour préparer une riposte efficace, gage d’une résilience durable.

Virginie Baïkoua, Ministre de l’action humanitaire et de la réconciliation nationale, a mis l’accent sur la complexité des interventions humanitaires dans certaines régions de la Centrafrique, conséquence de la dégradation du climat sécuritaire. Condamnant fermement les violences et exactions dont sont victimes les acteurs humanitaires, elle rappelle qu’« Il n’est pas normal de perdre la vie en voulant sauver d’autres ». 

Toutefois, Virginie Baïkoua rassure sur la volonté du gouvernement à tout mettre en œuvre pour garantir l’intégrité des humanitaires. « Le gouvernement se réjouit que ce Plan de réponse humanitaire pour l'année 2020 prenne en compte les solutions durables. Avec les efforts du gouvernement pour pacifier l’ensemble du pays et surtout avec la signature avec l’Accord politique pour la paix et la réconciliation nationale en RCA, nous enregistrons un retour massif des compatriotes en déplacement aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays », a-t-elle reconnu. 

Mohammed Chikhaoui, représentant du Comité de coordination des ONG internationales en RCA, a rappelé la nécessité pour les acteurs humanitaires de garder la capacité à réagir rapidement à tout choc humanitaire faisant resurgir de nouveaux besoins. « En 2020, l’aperçu des besoins humanitaires dépeint une situation toujours des plus préoccupantes pour la population centrafricaine », a-t-il indiqué, avant d’ajouter que la sécurité et l’accès humanitaire doivent rester la priorité de tous les partenaires.

Insistant justement sur la nécessité d’améliorer la situation sécuritaire pour permettre une bonne mise en œuvre du plan, la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général et Coordonnatrice humanitaire a rappelé le caractère urgent de cet appel de fonds. « Nous avons besoin de recevoir ces fonds au plus vite, afin de nous permettre d'anticiper les actions à mener », a plaidé Denise Brown. 

A travers ce Plan de réponse humanitaire, c’est la sonnette d’alarme qui est tirée, dans ce sens qu’en l’absence d’une assistance alimentaire appropriée et des moyens de subsistance acceptables pour les 1,6 millions de personnes dans le besoin urgent, ils perdraient irréversiblement leurs moyens d’existence, et verraient davantage leur consommation alimentaire réduite, ce qui les rendrait plus vulnérables.