Le gouvernement et la MINUSCA justifient l’operation A LA LONDO et se disent determines a securiser les élections

26 août 2020

Le gouvernement et la MINUSCA justifient l’operation A LA LONDO et se disent determines a securiser les élections

Le Gouvernement centrafricain et la MINUSCA ont justifié mercredi l’opération militaire conjointe A La Londo, actuellement en cours contre le 3R dans le nord-ouest de la République centrafricaine (RCA), tout en réaffirmant leur détermination à mettre fin aux violences des groupes armés pour assurer la protection des populations et la sécurisation du processus électoral.

« Face aux violences du groupe armé 3R, le Gouvernement a souhaité qu’il y ait des réactions fortes contre le groupe », a indiqué le ministre de la Communication et des médias et porte-parole du Gouvernement, Ange Maxime Kazagui, lors d’une conférence de presse conjointe. « Nous entendons maintenir ce rythme et cette tension sur ce groupe armé », a ajouté le ministre et porte-parole, tout en rappelant que « les Centrafricains dans les provinces doivent vivres dans des meilleures conditions de sécurité ». Outre le ministre et porte-parole, la conférence de presse conjointe a réuni le Chef d’Etat-major de la Force de la MINUSCA, Général Renaud Sénétaire, le Sous-chef des opérations à l’Etat-major des FACA, Colonel Freddy Sakama, le porte-parole de la Police de la MINUSCA, Capitaine Franck Gnapié et le porte-parole de la MINUSCA Vladimir Monteiro.

Pour sa part, le Chef d’Etat-major de la Force, Général Renaud Sénétaire, a fait savoir que l’opération militaire en cours contre le 3R, lancée en réaction aux nombreuses exactions de ce groupe, a atteint plusieurs objectifs. « Les localités de Besson, Koundé, Niem, Yelowa, Ngaoundaye, Yade et Koui ont été libérées et sécurisées. Le chef du 3R, Sidiki est en fuite, son groupe scindé en petites entités dispersées. Ses positions retranchées, ses camps d’entraînement, ses villas, ses hangars logistiques ont été fouillés, puis démantelés. La MINUSCA a récupéré un armement et du matériel conséquent », a-t-il déclaré, en dressant un bilan provisoire de l’opération A La Londo lancée en juin dernier.

Après avoir évoqué les étapes de l’opération y compris les moyens humains et logistique engagés, le Chef d’Etat-major de la Force de la MINUSCA a rappelé l’étroite collaboration avec « nos partenaires des Forces de défense et de sécurité centrafricaines engagées à nos côtés ou dans des zones contiguës », soulignant que sans leur concours, les renseignements sur Sidiki et ses combattants n’auraient pas été aussi précis. « Le volet militaire de l’opération A La Londo se poursuit mais une autre opération militaire prendra bientôt le relais dans le nord-ouest de la RCA pour empêcher le 3R de reprendre ses violations et permettre le retour des agents de l’ANE, des organisations humanitaires, des autorités locales », a conclu le Chef d’Etat-major de la Force.

Le porte-parole de la Police, Capitaine Franck Gnapié, est, lui revenu sur la contribution de cette entité à l’opération A La Londo’, principalement en apportant son appui aux Forces de sécurité intérieure (FSI) dans le cadre des enquêtes criminelles en cours. « Il s’agit des enquêtes sur les armes saisies au cours de l’opération, sur le meurtre d’un casque bleu et de deux blessés de la

MINUSCA, sur l’embuscade ayant couté la vie à deux soldats et fait six blessés parmi les FACA, sur les personnes interpellées et mises à la disposition des FSI ainsi que sur les matériels saisis à Koui chez Sidiki », a dit le porte-parole d’UNPOL.

Sur le processus électoral, le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, a déclaré que la MINUSCA ne permettra pas la perturbation de l’enrôlement des électeurs ni du processus électoral, appelant les groupes armés qui violent l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA à s’y conformer. Le porte-parole a notamment dénoncé « une série de violations de l’APPR-RCA commises par l’UPC d’Ali Darassa, notamment des menaces et violences sur les civils et un expansionnisme inacceptable ». « La MINUSCA exige le retrait de l’UPC de toutes les positions occupées après le 6 février 2019, notamment la localité de Bambouti, ainsi que la cessation des taxations illégales, le retrait des bâtiments publics et la fin des obstacles à l’extension de l’autorité de l’Etat », a-t-il renchéri.

De son côté, le ministre et porte-parole du Gouvernement a indiqué que « le Gouvernement et les partenaires ont réfléchi à un plan de sécurisation du processus électoral ». Interrogé sur la position sur un dialogue, il a indiqué que l’Exécutif est tout à fait ouvert pour discuter sur des points précis tandis que le porte-parole de la MINUSCA a rappelé que la Mission « encourage le dialogue entre tous les acteurs de la vie socio-politique centrafricaine et plaide pour un processus électoral inclusif ». « C’est le message du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, Mankeur Ndiaye, lors de ses rencontres qui se poursuivent avec ces acteurs ». Le Représentant spécial s’est entretenu mercredi avec une délégation de la majorité présidentielle et poursuivra ses rencontres avec tous les acteurs politiques et de la société civile. Il s’était réuni la semaine dernière avec la Coalition de l’opposition démocratique (COD 2020) et des représentants du Groupe de travail de la société civile (GTSC).

Au chapitre Désarmement-Démobilisation-Réinsertion (DDR), la MINUSCA se félicite des avancées dans le processus de DRR à Ndélé et encourage son lancement à Kaga-Bandoro. « Elle a appuyé la récente mission du Gouvernement à Bria pour obtenir l’adhésion des groupes armés de la Haute-Kotto au DDR », a dit son porte-parole, ajoutant par ailleurs que la mission a acquis 15.000 kits de tests COVID-19 dont une partie sera mise à la disposition du Gouvernement, dans le cadre de son appui au combat contre la propagation du virus.