Le gouvernement et la MINUSCA réaffirment l’importance de dialoguer avec les groupes armés

15 fév 2017

Le gouvernement et la MINUSCA réaffirment l’importance de dialoguer avec les groupes armés

Le Gouvernement de la République centrafricaine et la MINUSCA réaffirment l’importance du dialogue avec les groupes armés alors que les deux parties et la communauté internationale tentent de mettre fin aux affrontements entre la coalition dirigée par le Front Populaire pour la Renaissance de Centrafrique (FPRC) et le Mouvement pour l’Unité et la Paix en Centrafrique (UPC) dans la Ouaka et la Haute-Kotto. Les porte-parole du Gouvernement, Théodore Jousso, et de la MINUCSA, Vladimir Monteiro, faisaient face aux journalistes mercredi lors de la conférence conjointe des deux institutions.

Selon Théodore Jousso, le Gouvernement poursuit le dialogue avec les groupes armés afin de les persuader à abandonner les violences, à prendre le chemin de la paix et à adhérer au processus du DDRR. « Tant que nous avons un petit espoir pour mettre nos frères autour de la table, nous allons le saisir et nous allons utiliser toutes les cartes possibles de la paix. La force n’est que le dernier recours et nous continuons de sensibiliser nos frères à choisir le chemin de la paix, du dialogue et de s’engager dans le processus du DDRR », a-t-il souligné, en appellant tous les groupes armés à saisir la main tendue du Président de la République.

De son côté, Vladimir Monteiro a indiqué que « la Mission poursuit ses contacts avec les représentants du FPRC et de l’UPC pour qu’ils donnent une chance à la paix », avant de saluer les appels lancés aux deux groupes armés par le Gouvernement centrafricain, la CEEAC, l’Union Africaine et la France pour que cessent les combats. Monteiro a néanmoins souligné que la Force « utilisera tous les moyens, y compris la force, pour empêcher le pire à Bambari ». Dans ce cadre, la Force de la MINUSCA a effectué des vols de reconnaissance mercredi après-midi au-dessus des zones concernées des préfectures de la Ouaka et la Haute Kotto.

Monteiro a rappelé l’impartialité qui caractérise les actions de la MINUSCA ainsi que l’appui de la mission aux autorités et à la population, conformément à son mandat. « La MINUSCA est en RCA pour appuyer les efforts du Gouvernement et aider à protéger les populations et ne peut être aux côtés de quelque groupe armé que ce soit, car ils constituent tous une menace pour la RCA”, va-t-il martelé. Le porte-parole de la Mission a dit que les mesures prises à Bambari se justifient par le fait qu’une guerre « augmenterait la souffrance des populations civiles innocentes, entraverait le travail des humanitaires et constituerait un obstacle à la restauration de l’autorité de l’Etat ». « Cependant, la MINUSCA ne protège pas que cette ville. Nous avons une trentaine de bases opérationnelles temporaires et permanentes sur tout le territoire national pour protéger les populations et contribuer à la restauration de l’autorité de l’Etat », va-t-il ajouté.

Le porte-parole du Gouvernement a également annoncé la nomination du juge congolais Toussaint Muntazini comme Procureur de la Cour Pénale Spéciale de la RCA et précisé que « la machine judiciaire est déjà en marche, l’impunité n’a plus sa place dans les nouvelles procédures judiciaires de la Centrafrique ». Tout en appelant les Centrafricains à la patience « car le chemin de la justice est long », il a souligné que « les auteurs de crimes finiront par payer de leur forfait ». « C’est un grand jour dans la lutte contre l’impunité en RCA », a pour sa part dit le porte-parole de la MINUSCA, à propos de la nomination du Procureur.