LE PREFET DU HAUT-MBOMOU SALUE LE SOUTIEN DE LA MINUSCA A LA RESTAURATION DE L’AUTORITE DE L’ETAT DANS LA PREFECTURE 

15 sept 2021

LE PREFET DU HAUT-MBOMOU SALUE LE SOUTIEN DE LA MINUSCA A LA RESTAURATION DE L’AUTORITE DE L’ETAT DANS LA PREFECTURE 

 

Le préfet du Haut-Mbomou (sud-est de la RCA), Commandant Jude Ngayoko, a salué, au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la MINUSCA, tenue par visioconférence depuis Obo, « le soutien de la Mission à la restauration de l’autorité de l’Etat dans la préfecture à travers notamment le transport des fonctionnaires et la remise de bâtiments pour faciliter leur travail », indiquant que « la collaboration avec le bureau local de la MINUSCA a permis le retour progressif de la stabilité même si de nombreux défis restent à relever pour ramener la paix dans cette région de la Centrafrique ». 

« Dans le Haut-Mbomou tout se passe bien, mais on déplore quelques insuffisances. A Zemio, le sous-préfet se bat, mais à ses côtés, il n’y a ni les forces de sécurité intérieure, ni les forces armées centrafricaines. A Bambouti, récemment, j’ai effectué un déplacement là-bas, il n’y a pas d’autorités. A Mboki, le maire est là, mais, il n’y a ni policiers, ni gendarmes, ni militaires à ses côtés pour l’aider. Sur le système éducatif, il n’y a pas d’instituteurs qualifiés. Sur le plan administratif, il n’y a aucun fonctionnaire affecté qui a pris fonction. Je profite de ce plateau pour demander au gouvernement de les convaincre à descendre sur Obo pour prendre service », a-t’il martelé.  

 

Le chef de la préfecture du Haut-Mbomou a également fait savoir que l’état des routes dans sa zone de juridiction rend difficile le travail des casques bleus et des autorités locales à répondre aux questions d’ordre sécuritaire et administratif. Selon lui, « la solution à l’insécurité dans le Haut-Mbomou passe d’abord par la réhabilitation des routes. Les patrouilles ne peuvent pas aller au-delà de 15 km d'Obo tandis que l’approvisionnement en denrées alimentaires reste extrêmement difficile”, a-t’il dit, précisant que « pour amener les denrées et autres produits à partir du Sud-Soudan, cela se fait avec des vélos, mais dans des conditions extrêmement difficiles ». 

 

De son côté, la cheffe de bureau de la MINUSCA à Obo, Aissetou Sanogo, a fait savoir que la préfecture est en train de se relever de la crise du 26 juillet 2021, «  La MINUSCA continue de travailler avec les autorités et la population pour prévenir les tensions et promouvoir les activités économiques et sociales à Obo et le Haut-Mbomou », soulignant que « le bureau local de la MINUSCA a réalisé plusieurs projets à impact rapide pour améliorer les conditions de vie des populations dans les trois sous-préfectures. » 

Le préfet du Haut-Mbomou, Commandant Jude Ngayoko, et la cheffe du bureau de la MINUSCA, Aissetou Sanogo, n’ont pas manqué de plaider pour l’inclusion de la région dans le programme DDR alors que deux groupes armés sont prêts à y adhérer. « Nous lançons un appel à la commission nationale pour le désarmement, de nous tendre la main pour saisir cette opportunité ».  

 

Par ailleurstout en réitérant l’engagement de la MINUSCA à ramener la sécurité dans la localité, Aissetou Sanogo a souhaité que la chaine pénale soit fonctionnelle afin de lutter contre l’impunité dans la localité. « Les magistrats et le greffier se déploient de manière sporadique pour siéger en matière civile et repartir à Bangui aussitôt. Ils n’ont ni palais de justice, ni centre pénitentiaire, cela ouvre grandement la porte à l’impunité », a-t’elle regretté. 

 

Intervenu depuis Obo, le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, a annoncé une mission, la semaine prochaine à Paris et à Londres, du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République centrafricaine, Mankeur Ndiaye, en prévision du renouvellement du mandat de la MINUSCA, qui arrive à terme le 15 novembre 2021. « Le programme de cette visite prévoit des entretiens avec plusieurs responsables des deux pays », a indiqué Monteiro, rappelant que le chef de la MINUSCA a rencontré le 13 septembre à Bangui, une délégation du Département d’Etat américain, toujours sur même sujet. 

 

Le porte-parole militaire de la MINUSCA, le Major Ibrahim Atikou Amadou, a quant à lui fait part d’une situation sécuritaire volatile cette semaine en Centrafrique, marquée par une résurgence des attaques des groupes armés contre les forces de défense et de sécurité, des exactions contre les populations, mais aussi la persistance de la menace que constitue les engins explosifs dans l’ouest du pays. Le Major Atikou a rappelé la suspension des opérations de vérification de présence d’engins explosifs par les casques bleus en vue de leur neutralisation, à cause des difficultés liées au terrain. « Cette situation de suspension des opérations de déminage fait l’objet d’une attention particulière du leadership de la MINUSCA. Ces routes, nous aussi, nous les empruntons pour nos convois réguliers et spéciaux. On est tous pressé que ces déminages reprennent. Il y a une concertation en ce moment entre le leadership de la Mission et les autorités nationales en vue de trouver une solution à cette situation », a-t-il rassuré.