Le rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur la République centrafricaine présenté au Conseil de Sécurité

23 juin 2021

Le rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur la République centrafricaine présenté au Conseil de Sécurité

 

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a été informé, ce mercredi, par le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, sur les derniers développements en République centrafricaine notamment la sécurité, le dialogue politique, l’Accord de paix, la situation humanitaire et la mise en œuvre du mandat de la MINUSCA. 

S’exprimant lors de la conférence de presse hebdomadaire de la Mission, le porte-parole Vladimir Monteiro a précisé que le rapport, qui couvre la période entre le 16 février et le 16 juin 2021, aborde la situation politique « marquée par l’investiture du Président et l’inauguration de la législature, conformément à l’échéancier constitutionnel, ce qui a permis de préserver l’ordre démocratique et la stabilité institutionnelle ». Le document indique que conformément à son mandat de bons offices, et en étroite coordination avec les partenaires internationaux, le Représentant spécial du Secrétaire général a continué de mobiliser toutes les parties prenantes nationales pour encourager un dialogue politique inclusif, constructif et crédible visant à promouvoir la stabilité nationale. 

Au sujet du déroulement des échéances électorales, le rapport souligne que l’Autorité nationale des élections s’est efforcée de tirer les enseignements du scrutin du 27 décembre, ajoutant que la MINUSCA et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont secondé l’Autorité en offrant leurs bons offices, en fournissant des supports de formation électorale et en leur apportant un appui. 

Sur la situation sécuritaire, ce rapport du Secrétaire général indique qu’elle « est restée précaire, en particulier dans l’ouest, le nord-ouest et le centre du pays, du fait de la poursuite des affrontements entre des groupes armés, pour la plupart affiliés à la CPC, et les forces de défense nationale, assistées par des forces de sécurité déployées de manière bilatérale et d’autres agents de sécurité, ce qui a provoqué des pertes humaines et des déplacements.  

Autre point saillant du rapport, la situation humanitaire qui s'est détériorée « pour atteindre son degré le plus bas depuis cinq ans en raison de la violence, des déplacements de population, de la flambée des prix des denrées alimentaires provoquée par la perturbation de la principale voie d’approvisionnement du pays, de l’impact socioéconomique de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) et de la baisse de la production agricole causée par les inondations. Quelque 2,8 millions de personnes (soit plus de la moitié de la population) ont besoin d’une aide humanitaire et d’une protection, et, pour 1,9 million d’entre elles, de manière urgente », précise le rapport.   

Le rapport du Secrétaire général indique également que la situation des droits humains s’est sensiblement détériorée. «Entre le 1er février et le 1er juin 2021, la MINUSCA a documenté 344 cas de violations des droits humains, d’atteintes à ces droits et de violations du droit international humanitaire qui ont fait 628 victimes et causé 82 décès de civils liés au conflit. Cela représente une augmentation de 28,4 % du nombre de cas et de 40,2 % du nombre de victimes par rapport à la période couverte par le rapport précèdent », indique le rapport, selon lequel les groupes armés qui ont signé l’Accord politique ont perpétré la majorité des violations des droits humains documentées, soit 197 violations qui ont fait 371 victimes. Le document précise aussi que « 140 violations ont été perpétrées par des agents de sécurité nationaux, des agents déployés bilatéralement et d’autres agents de sécurité, ont été documentées, pour un total de 249 victimes ».  

S’agissant de la MINUSCA, le Secrétaire général précise qu’il est capital de continuer à renforcer la MINUSCA pour que celle-ci, qui a atteint la limite de ses capacités, soit dotée d’assez de moyens pour s’acquitter pleinement de son mandat, en particulier la protection des civils, sans préjudice de la responsabilité de protéger la population qui revient au premier chef aux autorités nationales.  Le Secrétaire général réaffirme son soutien à son Représentant spécial, Mankeur Ndiaye, « pour son dévouement constant au processus de paix en RCA” et appelle toutes les parties prenantes à lui accorder un appui sans réserve pour que se concrétisent une paix durable, la stabilité et le développement durable ».

Pour son tour, le porte-parole de la Force de la MINUSCA, le Lieutenant-Colonel Abdoul Aziz Fall, a indiqué que la situation sécuritaire, cette semaine, a été précaire, marquée par une recrudescence des violences commises par les éléments des groupes armés contre les populations et la persistance de la menace que constituent les mines et autres engins explosifs improvisés. « Cette situation a eu un impact néfaste sur la situation humanitaire, provoquant des mouvements de populations vers la brousse et les camps de déplacés. Les opérations de sécurisation et de déminage se poursuivent, avec un accent particulier accordé à l’acheminement de l’aide humanitaire, notamment dans l’ouest du pays », a rassuré le Lieutenant-Colonel Abdoul Aziz Fall, indiquant que 2041 patrouilles de sécurisation, de vérification et de présence ont été effectuées sur l’ensemble du territoire centrafricain au cours de la semaine écoulée. 

Quant à la porte-parole de la Police, la Capitaine Mazalo Agba, elle a indiqué que dans le cadre de la protection des civils, les équipes UNPOL des colocations de Bangui, les équipes conjointes FSI/UNPOL et l’Etat-major intégré, poursuivent leurs patrouilles conjointes et mixtes sur les différents artères et carrefours stratégiques de la ville. « 287 auteurs d’infractions ont été interpellés cette semaine en RCA contre 269 la semaine passée. A Bangui, 160 infractions ont été enregistrées cette semaine, contre 157 la semaine passée », a-t-elle informé.