Les acteurs de la justice informelle et formelle échangent à Bangassou

29 avr 2025

Les acteurs de la justice informelle et formelle échangent à Bangassou

Par Maelaine Annette Malebingui

Ils sont 25 chefs de groupes et de quartiers des arrondissements, dont six femmes, de la ville de Bangassou et de la commune de Sayo Niakari, dans la préfecture du Mbomou, à prendre part, en tant qu’acteurs de la justice informelle, à une session de formation sur leurs attributions et leur collaboration avec les acteurs de la justice formelle. Organisée conjointement par la MINUSCA, du 23 au 24 avril 2025, cette activité avait pour objectif de rappeler aux acteurs de la justice informelle leur rôle et responsabilités ainsi que leurs limites dans le traitement des dossiers. La rencontre a aussi permis de renforcer la collaboration et la complémentarité entre eux et ceux de la justice formelle, ainsi que de renforcer les liens de confiance entre les magistrats et les justiciables.

Cette activité s’inscrit dans le cadre de la 5ᵉ édition de la campagne de sensibilisation à l’accès à la justice et au droit. Durant ces deux jours, les participants ont été sensibilisés par les intervenants que sont le procureur de la République, le commissaire de police et le commandant du 4ᵉ groupement de Gendarmerie.

Des cas pratiques ont été réalisés en vue d’évaluer le niveau d’assimilation des participants. 

Ibrahima Diouf, Chef de bureau de la MINUSCA, a attiré l’attention des participants sur les domaines qui ne sont pas les leurs. « Les acteurs de la justice informelle doivent être des relais du respect du droit et de la justice. Ce cadre est une occasion pour rappeler à chaque acteur de la justice informelle leurs droits et devoirs, et de bien définir le rôle de tout un chacun pour renforcer les mécanismes mis en place pour la restauration de la paix et de l’État de droit », a-t-il déclaré.

Victor Bissekoin, Gouverneur de la Région de Haut-Oubangui et préfet du Mbomou, a rappelé aux participants comment les chefs de quartiers doivent travailler et leur limite, surtout pour des dossiers qui ne relèvent pas de leur compétence. « Aujourd’hui, nous avons le privilège de venir assister à cette séance de travail. Le plus important, c’est de connaître les droits de nos usagers. Vous êtes les gardiens de vos zones. Vous avez l’obligation de travailler en étroite collaboration avec la justice formelle et les autorités compétentes, surtout si vous constatez des manquements ou des actes qui peuvent perturber la sécurité et le bien-être de la population. Remontez les informations rapidement. Nous devons être des exemples pour la paix et la réconciliation et surtout des canaux de l’unité, de réconciliation et de paix. Je compte sur vous en ce qui concerne la mise en application des acquis de cette formation », a-t-il affirmé. 

Les participants ont également énuméré certaines violations de lois constatées dans la commune de Sayo-Niakari.

À la fin des échanges, les participants ont reçu des dépliants qui vont leur permettre de mieux comprendre des termes tels que la citation directe, le testament, le crime de viol, la cour criminelle, les violences sexuelles, les actes d’état civil, la plainte et la requête civile.