Les agents pénitentiaires a l’école de la lutte contre les violences basées sur le genre en milieu carcéral

10 mar 2016

Les agents pénitentiaires a l’école de la lutte contre les violences basées sur le genre en milieu carcéral

Un atelier sur les questions liées au genre et aux violences sexuelles en milieu pénitentiaire a débuté ce 10 mars, en présence de 30 régisseurs des maisons d’arrêts de Centrafrique. L’objectif de cet atelier de deux jours est de renforcer les connaissances et les capacités des agents pénitentiaires dans la prévention et la lutte contre les violences basées sur le genre en milieu carcéral.

L’atelier est organisé à l’initiative de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) et en collaboration avec le ministère de la Justice, et permettra aux participants d’être mieux informés sur les différentes formes de violences basées sur le genre en milieu pénitentiaire, en identifier les causes et les conséquences et envisager des mécanismes de prévention.

En raison des dernières crises socio-politiques qui ont affecté le pays, les établissements pénitentiaires font face à la problématique des violences sexuelles basées sur le genre. «Malgré les efforts des Etats à prévenir et à condamner les violences contre les femmes en général, le milieu carcéral reste et demeure un lieu ou prospère ce type de négation de notre humanité », s’est indigné Fortuné Dako de la section des affaires judiciaires et pénitentiaires de la MINUSCA lors de la cérémonie d’ouverture de l’Atelier. Ses propos ont été corroborés par ceux du représentant du ministère de la Justice, Etienne Koyagué. Il a assuré de la volonté de son département à lutter efficacement contre les violences basées sur le genre dans les établissements pénitentiaires.

Ce module de formation sera reconduit pour les greffiers, les surveillants et les semainiers le 17 et 18 mars prochain.

L’atelier constitue une réponse du Gouvernement de transition centrafricain et de la MINUSCA d’aligner les établissements pénitentiaires sur les dispositions internationales en prenant les mesures nécessaires au plan législatif et réglementaire afin de réorganiser l’administration pénitentiaire. Cette réorganisation est également un pas supplémentaire vers une plus grande promotion des droits humains et une meilleure sensibilisation aux questions liées au genre et à la lutte contre les violences basées sur le genre.

Parmi ces mesures, il convient de citer la loi n°12.003 du 12 avril 2012, fixant les principes fondamentaux du régime pénitentiaire en République Centrafricaine qui évoque non seulement le principe de séparation des détenus en fonction de leur sexe mais aussi un régime de détention prenant en compte la spécificité de chaque catégorie de détenus.