Les Centrafricains célèbrent l’héritage du président fondateur de leur nation

30 mar 2017

Les Centrafricains célèbrent l’héritage du président fondateur de leur nation

La Nation centrafricaine a commémoré, ce mercredi 29 mars, l’anniversaire de sa disparition.   Après avoir déposé une gerbe de fleurs au monument qui porte le nom du célèbre disparu, le Chef de l'Etat centrafricain, Faustin Archange Touadera, entouré de plusieurs membres du gouvernement, a saisi l’occasion pour inviter les Centrafricains à  repenser les idéaux de l’illustre disparu.

"C’est un moment de recueillement et de réflexion pour les Centrafricains ; les Centrafricains doivent saisir l’occasion pour revisiter  les idéaux de Barthélémy  Boganda à travers la devise qu’il a léguée au peuple centrafricain à savoir : Unité, dignité et travail", a dit le Président Touadera. Puis d’ajouter : « notre pays est en proie à des idées de partition, alors que le Père fondateur nous invite  à l’union, à l’unité et  à la dignité ».

Déplorant les regains de violence qui s’emparent parfois du pays, le Chef de l’Etat a évoqué le cas de « ces milliers de Centrafricains déplacés du fait des violences et que l’on condamne à vivre dans la précarité. »

Le Président Touadéra s'est  ensuite rendu, au cours de la même journée,  à Bobangui, à 90km de Bangui, dans la préfecture de la Lobaye, où une autre cérémonie officielle d’hommage s'est déroulée devant le mausolée du premier Président de la République centrafricaine. En présence de représentants de la communauté internationale, parmi lesquels la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général, et chef de la MINUSCA a.i., Mme Diane Corner.

La pensée de Barthelemy Boganda se résume dans son slogan: Zo Kwe Zo ; elle place l’Homme au cœur de toutes les préoccupations et souligne sa dignité sacrée. Les conflits multiples, qui ont déchiré le pays et rendu urgente l’intervention du reste de la communauté internationale depuis 2013, ont profondément abimé l’héritage de Boganda et considérablement retardé le pays. 

Comme le souligne le dernier rapport co-publié par la MINUSCA et le Haut-commissariat des droits de l’homme, couvrant la période de juin 2015 au mars 2016, des violations flagrantes ont été commis à travers le pays, y compris « des assassinats ciblés, des agressions et des blessures physiques, des viols, des enlèvements et des destructions massives de biens et des pillages ».

Selon un rapport de Médecins sans Frontières, les violences ont aggravé la pénurie de services de santé et 72% des structures de santé ont été  endommagées ou détruites. En 2016, on pouvait noter 452.000 personnes déplacées à l’intérieur du pays, auxquelles il faut ajouter 451000 autres réfugiés dans les pays limitrophes.  

Pour, Jean-Pierre Guerekpidou, Président du MESAN, Mouvement de l’Evolution Sociale en Afrique Noire, parti fondé par Boganda,  « Le peuple centrafricain a besoin d’un projet autour duquel tout le monde peut reconstruire le pays. L’idéologie prônée par Barthelemy Boganda constitue jusqu’alors les fondements de la République et l’anniversaire du décès du Père de la Nation est l’occasion de rappeler cela aux Centrafricains ».

Jean-Pierre Guerekpidou organise au demeurant, à partir de ce 29 mars, une semaine culturelle dédiée à la mémoire et à l’héritage de Boganda. Sur la Place de la Kermesse, l’initiative rassemble des communautés artisanales, musulmanes et chrétiennes venues de Petevo et du Km 5,  dans un objectif de cohésion sociale.

Huguet Francis Mongombe, Président du Conseil National de la Jeunesse, résume un peu les nouveaux défis en corrélation avec l’esprit de la commémoration du 29 mars : « cette occasion constitue un moment de réflexion pour la jeunesse qui a besoin de repères. Les cinq verbes du MESAN (Loger, Nourrir, vêtir, Instruire et soigner) doivent être des points autour desquels les Centrafricains, et surtout la jeunesse, doivent s’unir pour la renaissance de la Centrafrique ».

Une conviction que vient renforcer Marie-Angélique Maloua, animatrice de l’un de stands de la semaine culturelle du MESAN Boganda est et demeure le plus grand homme d’Etat de la  Centrafrique. Respecter son idéologie, c’est avoir un projet qui peut unifier les Centrafricains… Tel est le sens de cette semaine culturelle.

La foire culturelle a démarré le 23 mars 2017 et s’achèvera aujourd’hui. Suivront une série de conférences sur l’idéologie du Père Fondateur, programmées comme suit : 30 mars au siège du parti, le 31 mars à l’Université de Bangui, enfin le 5 avril à l’Assemblée Nationale.