Les enfants centrafricains plaident pour la promotion effective de leur droit

16 juin 2023

Les enfants centrafricains plaident pour la promotion effective de leur droit

Grâce Ngbaleo

La 32e Journée de l’Enfant Africain a été célébrée le 16 juin 2023 en République centrafricaine, sous le thème « Tous ensemble, luttons contre les violations des droits des enfants en République centrafricaine ». A Bangui, des centaines d’enfants réunis dans ce cadre souhaitent une amélioration de leur condition de vie. 

 Des enfants de différentes couches sociales, mobilisés le 16 juin 2023 à Bangui, ont commémoré la Journée de l’Enfant Africain, instituée pour se souvenir du massacre des enfants de Soweto le 16 juin 1976 en Afrique du Sud ou des centaines d’enfants avaient perdu la vie pour avoir réclamé leurs droits.

La commémoration de cette année a été également l’occasion pour ces enfants centrafricains, de discuter des injustices dont ils sont victimes. « Nous vos enfants, avenir de demain, sommes exposés à des violences, des abus et exploitations… Nous sommes victimes des violations de nos droits. Des cas de viols sur nos sœurs sont devenus monnaie courante et des tueries d’enfants ont atteint une proportion inquiétante. En conséquence, les enfants errent dans les rues de Bangui comme dans d’autres villes du pays, enrôlés et utilisés de force par les groupes armés alors que la place des enfants se trouve dans la famille ou à l’école», a regretté Maliki Cyrus Emmanuel, âgé de 12 ans. 

Dans la même lancée, la Représentante de l’UNICEF, Meritxell Relano, a présenté quelques données chiffrées de la situation des enfants dans le pays. « En Centrafrique, la mortalité maternelle et la mortalité néonatale et infantile sont parmi les plus hautes du monde. Seulement 45% des enfants sont enregistrés à la naissance ; un enfant sur quatre en âge d’entrer au fondamental 1 ne fréquente pas l’école ; plus de 60% des filles ont été mariées avant 18 ans ; plus de 5,5% d’enfants souffrent de malnutrition aigüe globale, et 40% de malnutrition chronique ; beaucoup de filles et garçons sont à risque d’être utilisés par des groupes armés », a-t-elle souligné.

Ces réalités indiquent que ces enfants ont moins de chance de vivre dans un environnement protecteur favorable, conformément à la Convention relative aux droits de l’Enfant et la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant. Ainsi dans leurs différentes présentations (chants, poèmes, sketches), ces enfants ont invité les parents, le pouvoir public, le secteur privé et les acteurs de protection des droits de l’enfant, les partenaires techniques et financiers à une profonde réflexion sur leur situation.

Des réponses du gouvernement

Face à cette situation, le gouvernement, avec l’appui des partenaires, a mis en place des cadres législatifs et institutionnels et a élaboré des documents de stratégies et politiques en vue de lutter efficacement contre la violation des droits de l’enfant. « Il s’agit de la loi portant code de protection de l’enfant en République centrafricaine, qui marque un tournant décisif dans le renforcement des dispositifs législatifs de protection de l’enfant, de la loi sur la traite des personnes, du document de politique et standard de gestion et protection de l’enfant, de la politique nationale de la famille qui prend en compte le besoin de l’enfant au sein de la famille, du projet de loi contre le harcèlement sexuel en milieu scolaire, universitaire, dans la famille et en milieu socio-professionnel afin de permettre à nos filles de bien finir leurs études », a indiqué Margueritte Ramadan, ministre de la promotion du genre de la protection de la femme, de la famille et de l’enfant.

Les activités de la Journée de l’Enfant Africain ont été mis en œuvre avec l’appui de plusieurs partenaires dont la MINUSCA.