Les jeunes gendarmes formés pour lutter contre les violences sexuelles basées sur le genre

4 juin 2020

Les jeunes gendarmes formés pour lutter contre les violences sexuelles basées sur le genre

FRANCK GNAPIE

Organisée du 2 au 5 juin 2020 dans les locaux de l’Ecole de Gendarmerie de Bangui, la formation initiée par l’équipe spécialisée en violences sexuelles basées sur le genre (VSBG) de la Police de la MINUSCA, vise à donner aux jeunes recrues de la Gendarmerie nationale les notions de base pour identifier et lutter contre cette forme de criminalité dont les principales victimes sont les femmes et les enfants.

Elle a bénéficié de l’appui d’autorités compétentes en la matière, notamment le Procureur général près la Cour d’appel de Bangui et du Directeur de l’Unité mixte d’intervention rapide et de répression des violences faites aux femmes et aux enfants (UMIRR), le Lieutenant-colonel Paul Amédée Moyenzo pour qui : « Cette formation est extrêmement importante car nous rencontrons un trop grand nombre de femmes et d’enfants victimes de VSBG en RCA. En sortant d’ici ces futurs gendarmes seront les ambassadeurs de la lutte contre ce fléau, car c’est eux qui demain seront les officiers de Police judiciaires aux cotés des magistrats pour protéger et rendre justice aux femmes et aux filles, principales victimes des violences sexuelles ».

De son côté, Narcisse Foukpio, Avocat général près la Cour d’appel de Bangui et Commissaire du Gouvernement près les juridictions militaires, formateur à l’occasion, renchérit : « Ces jeunes seront demain en première ligne de la répression des VSBG, ils doivent donc dès à présent se familiariser aux différentes notions juridiques qui entourent ces infractions. Tous les acteurs de la chaine pénale doivent tenir le même langage ».

Mais s’ils sont en première ligne de la lutte contre les VSBG, les hommes en uniformes n’en sont malheureusement pas moins parfois des acteurs. En effet, il arrive que certains soient impliqués dans ces infractions. Et pour l’Avocat général: « cela fait aussi partie des défis multiples auxquels sont confrontés les acteurs de la lutte contre les VSGB. D’où la nécessité de bien sensibiliser ces jeunes, car ils peuvent être traduits en justice, avec en plus, des circonstances aggravantes du fait de leur statut d’agents d’application de la loi ».

A4P