Les taches prioritaires de la nouvelle résolution 2759 assignées par les 15 membres du conseil de sécurité de l’ONU a la MINUSCA jusqu’au 15 novembre 2025

20 nov 2024

Les taches prioritaires de la nouvelle résolution 2759 assignées par les 15 membres du conseil de sécurité de l’ONU a la MINUSCA jusqu’au 15 novembre 2025

La résolution 2759 a été adoptée le 14 novembre dernier à l’unanimité par les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations Unies. Cette résolution renouvelle le mandat de la MINUSCA pour une année supplémentaire, soit jusqu’au 15 novembre 2025, a déclaré ce mercredi la porte-parole de la MINUSCA, Florence Marchal, soulignant que ce mandat s’inscrit dans la continuité, en reprenant les principales dispositions de la résolution précédente (2709). Sa mise en œuvre continuera à être assurée par la MINUSCA en collaboration étroite et coordonnée avec le Gouvernement centrafricain, tant aux niveaux national que local.

Les différentes tâches prioritaires assignées à la MINUSCA sont énumérées ci-après : 

La protection des civils : Protéger les civils, c'est par exemple veiller à ce qu’ils soient plus facilement accessibles lorsqu'ils sont menacés. Cela signifie aussi faciliter leur accès aux services de base par la construction et la réparation des infrastructures essentielles : routes, ponts, ferries et pistes d'atterrissage. Depuis 2022, plus de 2 000 kilomètres de routes ont été réhabilités. 

L’appui à l’extension de l’autorité de l’État : Il s’agit de toutes les activités de la Mission qui visent à garantir la présence effective de l’Etat sur l’ensemble du territoire centrafricain. Cela inclut le soutien au Gouvernement pour le déploiement des autorités régionales et locales ainsi que des fonctionnaires de Bangui vers leur lieu d’affectation. Depuis 2015, plus de 5 000 fonctionnaires ont pu rejoindre leur lieu d’affectation grâce aux moyens aériens et terrestres de la MINUSCA tout comme, plus récemment, 7 nouveaux gouverneurs, 13 préfets et 85 sous-préfets. Le soutien à l’extension de l’autorité de l’Etat passe également par la réhabilitation, la construction et l’équipement de bâtiments administratifs tels que les préfectures, sous-préfectures et mairies, au total 325 depuis 2015. L’appui au déploiement des forces nationales de sécurité sur le terrain est également l’une des activités menées par la MINUSCA en soutien à l’extension de l’autorité de l’Etat

Les bons offices et l’appui à la mise en œuvre du cessez-le-feu et de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (APPR) : Ce sont toutes les initiatives de la MINUSCA en faveur d’une paix durable. Cette année a été marquée par l’organisation d’une conférence nationale de haut niveau pour une transhumance apaisée et prospère, laquelle a été répliquée dans les préfectures et sous-préfectures, comme par exemple la semaine dernière à Alindao dans la préfecture de la Basse-Kotto et à Kabo et Sido, dans la préfecture de l'Ouham-Fafa. Un autre domaine d’intervention est le soutien apporté par la MINUSCA aux Comités locaux de mise en œuvre préfectoraux de l’Accord de paix, les CMOP, pour, et c’est encore un exemple, des missions de terrain de médiation et de règlement de conflits.

La facilitation de l’acheminement de l’aide humanitaire : Concrètement, cela signifie que la Force de la MINUSCA assure des escortes pour permettre aux acteurs humanitaires d’atteindre les populations dans le besoin, a dit Florence Marchal.

Parmi les autres priorités assignées à la MINUSCA figure le soutien aux autorités centrafricaines pour préparer et organiser des élections locales, présidentielle et législatives, libres, régulières et pacifiques prévues en 2025 et 2026. C’est ici l’élément nouveau, l’appui a été élargi aux élections législatives et présidentielle.

A cet effet, le Conseil de sécurité demande à la MINUSCA d’offrir ses bons offices afin d’encourager la participation de la société civile et d’apaiser les tensions durant la période électorale et de fournir un appui sur les plans opérationnel, logistique, technique et de la sécurité. La MINUSCA s’est engagée à encourager l’enregistrement sur les listes électorales des femmes mais aussi des personnes déplacées avec l’objectif qu’au moins 50 % de femmes figurent sur le fichier final. Elle a développé un projet avec ONU-Femmes à cet effet.

Par ailleurs, les autres tâches que le Conseil demande à la MINUSCA d’entreprendre, en concertation étroite avec l’équipe de pays des Nations Unies, soit l’ensemble des fonds, agences et programmes des Nations Unies présents en République centrafricaine concernent la promotion et la protection des droits de l’homme, le soutien à la stratégie nationale de réforme du secteur de la sécurité, l’appui à la mise en œuvre du programme de désarmement, démobilisation et réintégration des membres des groupes armés, et les actions en faveur de la justice nationale et internationale, de la lutte contre l’impunité et de l’état de droit.

Il est aussi intéressant de noter que, dans le propos introductif de la résolution 2759, le Conseil de sécurité condamne dans les termes les plus vifs les attaques, provocations et incitations à la haine et à la violence visant la MINUSCA et d’autres forces internationales par les groupes armés et d’autres acteurs ainsi que les campagnes de désinformation. La MINUSCA est la cible de d’attaques et de campagnes de désinformation depuis plusieurs années déjà, des attaques et des campagnes fondées sur des rumeurs et des faits totalement faux ou interprétés de manière fallacieuse, comme c’est le cas actuellement à Zemio et dans le Mbomou.

Sur le terrain, la MINUSCA multiplie les rencontres avec les autorités locales, les leaders communautaires, les représentants de la société civile et la population. Ces échanges visent, d’une part, à les sensibiliser aux dangers que représentent les discours de haine et la désinformation.et, d’autre part, à rassurer nos interlocuteurs sur l’engagement de la Mission à poursuivre la mise en œuvre de son mandat de protection des civils, de soutien à l'autorité de l'Etat, au processus de paix et à la réconciliation à travers un dialogue continu avec toutes les parties prenantes, a rapporté la porte-parole de la Mission onusienne en Centrafrique, Florence Marchal.

Florence Marchal
Porte-parole & Cheffe adjointe
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