Le Secrétaire général des Nations Unies condamne la mort d'un casque bleu de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA), lors d’une attaque mardi à Batangafo, a rappelé mercredi le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro.

Au cours de la conférence hebdomadaire de la Minusca, M. Monteiro est revenu sur la déclaration du porte-parole du Secrétaire général sur la mort de ce casque bleu à Batangafo (400 km de Bangui), notamment pour que les auteurs de l’attaque soient rapidement traduits en justice. Il a aussi réitéré son appel à tous les groupes armés à déposer immédiatement leurs armes et à renoncer à tout usage de la violence.

Pour sa part, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République centrafricaine, Parfait Onanga-Anyanga, a condamné fermement les violences renouvelées contre les Casques bleus de la MINUSCA et qui ont fait un mort, un Casque bleu camerounais, à Batangafo, et deux blessés dans des attaques lundi et mardi à Bambari, par des présumés ex-Séléka, et sur l’axe Bangui-Boali, par des présumés Anti-Balaka.

De même, il alerte l’ensemble de la population centrafricaine du risque majeur d’une manipulation des différences confessionnelles à des fins politiciennes. Le Représentant spécial tient à renouveler l’appel aux communautés chrétienne et musulmane pour renforcer la cohésion sociale et préserver les valeurs historiques de fraternité et de solidarité et qui ont caractérisé la cohabitation pacifique dans la société centrafricaine tout au long de l’histoire du pays.

Le porte-parole de la MINUSCA, a aussi  apporté quelques précisions sur les armes sous séquestre :

• La première c’est qu’il faut faire une différence entre les différentes catégories d’armes qui comprennent des armes utilisables immédiatement, des armes réparables et des armes non utilisables.
• À ce jour il y a environ 2 800 armes non utilisables en l’état – et on ne peut pas dire combien pourront être effectivement réparés – qui sont stockées en conteneur. Parmi ces armes, on trouve des armes de guerre, des armes de fabrication artisanale, des armes de chasse et même des flèches et sagaies.
• Les armes non réparables devront être détruites.
• À ce jour, les armes pouvant être effectivement remises aux autorités centrafricaines, sous l’autorité bien entendu du Comité des sanctions, sont au nombre de 170.

Dans ce lot, on trouve dans ce lot des fusils d’assaut, des lance-grenades, des mitrailleuses, des mortiers et un lance-roquette.

Selon le porte-parole, la MINUSCA se félicite des avancées remarquables enregistrées cette semaine dans le processus électoral avec le lancement officiel de la publication des listes électorales et l’adoption d’un nouveau chronogramme électoral par l’Autorité nationale des élections (ANE), le lundi, et la publication de deux décrets par le Chef de l’Etat de la Transition convoquant le corps électoral. Celles-ci démontrent la détermination de l’ANE et les autorités de transition à tenir les élections de sortie de crise qui ouvriront une ère nouvelle pour la Centrafrique.

Finalement, Monsieur Monteiro a annoncé la remise technique, par la MINUSCA, des travaux de réhabilitation du quartier Golo Waka de la Prison Centrale de Ngaragba à l’Etat Centrafricain le lundi 09 novembre 2015, d’une valeur globale de 23.465.676 FCFA. De même, il a indiqué que la MINUSCA, dans le cadre de son Programme d’appui au dialogue politique, en collaboration avec le PNUD, organise la première édition de la Journée des leaders, les 23 et 24 novembre 2015 à Bangui. La Journée vise à bâtir la confiance entre les acteurs, réduire les tensions politiques et promouvoir la culture du dialogue comme moyen de résolution des problèmes politiques qui se posent actuellement au pays.  

De son côté, le porte-parole de la police, le Lieutenant Salifou Konseiga, a fait le point sur la situation sécuritaire à Bangui et dans les provinces, où malgré les efforts des forces internationales et des forces de sécurité intérieure, les infractions ont été enregistrées tant à Bangui et dans les provinces. La composante police de la Minusca continue d’assurer les missions d’escorte et de protection des hautes personnalités, les patrouilles diurnes et nocturnes, les gardes statiques et les opérations de lutte contre la délinquance.

Pour sa part, le porte-parole militaire de la Minusca, le Lieutenant-colonel Adolphe Manirakiza, a souligné que la force de la MINUSCA continue sa mission de protection de la population civile par des patrouille dans tous les secteurs, cette semaine passée, elle a axée ses efforts sur Bangassou à l’Est, Kouango, Bambari, Grimari, Ippy, Alindao, Dekoa, Kaga Bandoro et Ndele au centre, Bantangafo à l’Ouest. Au total 4512 patrouilles, aussi bien nocturnes que diurnes, ont été effectuées. Au cours de ces patrouilles, la force de la MINUSCA a arrêté et transféré des malfaiteurs à la gendarmerie, saisi des armes et minutions, évacué des blessés vers les structures sanitaires appropriées, a précisé le colonel.