Le personnel pénitentiaire de Ngaragba se familiarise avec les « Règles Nelson Mandela »
Dans le cadre de la célébration de la Journée international Nelson Mandela, commémorée le 18 juillet de chaque année, une session d’échange a été organisée entre une vingtaine d’agents de l’Administration pénitentiaire de la Maison centrale Ngaragba et le personnel de la Division des Droits de l’homme et de la Protection de l’enfant de la MINUSCA. L’objectif de cette session était de sensibiliser le personnel pénitentiaire sur les « Règles Nelson Mandela », relatifs aux droits des détenus afin de promouvoir des mesures d’humanisation au sein de l’institution.
Une vingtaine d’agents de l’Administration pénitentiaire, des éléments des Forces armées centrafricaines (FACA) qui interviennent dans la sécurisation de la Maison d’arrêt de Ngaragba et l’Unité des affaires pénitentiaires de la MINUSCA ont échangé sur les « Règles Nelson Mandela » afin d'améliorer la prise en charge des détenus, promouvoir leur réinsertion sociale et mettre en place des mesures de détention plus humaines, au sein de cette maison d’arrêt.
En sa qualité d’officier pénitentiaire de la MINUSCA, Ye Tchinro a indiqué que cette sensibilisation était une occasion d’édifier le personnel pénitentiaire pour qu’ils contribuent au respect des droits des détenus. « Si le personnel est bien formé et bien sensibilisé, cela va dans l'intérêt des détenus. Je vous souhaite une très bonne journée de sensibilisation et je vous exhorte à appuyer les autres activités tout au long de cette journée en faveur des détenus », a-t-il dit à l’ouverture de la session. Et d’ajouter : « cette sensibilisation va permettre au personnel de bien comprendre leur rôle ce qui va favoriser le bon traitement des détenus et surtout leur réinsertion sociale pour répondre à l'objectif que s'est fixé la mission pénitentiaire en République centrafricaine ».
La séance a aussi permis de pointer du doigt la méconnaissance et les mauvaises pratiques de certains agents pénitentiaires vis-à-vis des détenus, afin d’y remédier. Rigobert Kamawo Kpossani, surveillant de son état, indique :« Souvent dans notre fonction, il y a quelques erreurs que nous commettons, par ce que nous ne savons pas ce que c’est que le droit des détenus. Alors aujourd’hui, nous comprenons que vraiment, ce sont des personnes qui sont privées de leur liberté et ils ont droit à la liberté, ils ont droit à la communication, droit à la vie, droit à l’intégrité physique et moral ».
Ce jour-là, ce n’est pas que les agents de l’Administration pénitentiaire de la Maison d’arrêt qui ont bénéficié de ces échanges. Dans un deuxième temps, quelques délégués des détenus choisis, dont des mineurs en conflit avec la loi, ont été également sensibilisés sur ce sujet relatif aux droits des détenus. « On leur a dit que les détenus sont des êtres humains qui bénéficient de la panoplie des droits de l'homme, excepté la liberté d'aller et venir et qu'ils ont beaucoup de droits. On leur a expliqué leurs droits ainsi que leurs obligations ».
Concernant les mineurs qui sont détenus à Ngaragba, Bérenger Ngakolandji, officier de Protection des enfants à la MINUSCA a spécifié que les mineurs bénéficient de tous les droits de l'homme et ont également des droits spécifiques :« Ces droits spécifiques sont liés à ce qu’ils sont. Ils doivent bénéficier de l'assistance de leur famille. Ils doivent être maintenues dans un quartier spécial qui a été conçu pour eux, ils doivent bénéficier d'une rééducation et également ils doivent avoir droit à une éducation, à des loisirs pour leur permettre de se réinsérer dans la société ».
En plus des sensibilisations, plusieurs activités culturelles ont été organisées à l’intention des détenus, au nombre desquelles figurent des jeux de société entre détenus, des compétions de football inter-quartiers, ainsi que d’autres activités socio-culturelles qui contribuent au rassemblement, à la cohésion et au partage.