Faire face à la rumeur : témoignages à Kaga-Bandoro
La police de la MINUSCA a conduit une patrouille conjointe avec les forces de sécurité intérieure (FSI) le 4 novembre 2024 dans le quartier de Ngouvota, situé sur l’axe Dekoa-Kaga-Bandoro, dans la préfecture de la Nana-Gribizi.
La patrouille avait pour objectif de collecter des informations sur la situation sécuritaire et de l’évaluer. Les forces conjointes ont également animé une session de sensibilisation aux risques de désinformation en période électorale. Lors de cet échange qui a réuni une centaine de personnes, dont 40 femmes, les FSI et la police de la MINUSCA ont incité la population à faire preuve de discernement face aux rumeurs.
Valerie Martial, 34 ans, mère de trois enfants, a partagé son témoignage : « Ici, dans notre quartier, nous entendons souvent des rumeurs. Parfois, elles viennent de personnes que nous croyons fiables. Ces rumeurs concernent les élections, les prétendus résultats, et des rumeurs sur des violences qui n’ont jamais eu lieu. Ça crée de la peur et de la confusion parmi les femmes et les jeunes. J’ai des amies qui ont été intimidées à cause de ce qu’elles ont entendu. C’est important que nous sachions discerner ce qui est vrai de ce qui est faux. »
Marie, une autre participante, a expliqué que, bien qu’elle soit consciente des défis liés à l’instabilité, elle pense que la désinformation est un mal encore plus insidieux qui divise les communautés et favorise la méfiance : « Nous avons besoin d'éducation, surtout pour nous les femmes, qui sont souvent marginalisées dans ces discussions. Quand nous sommes bien informées, nous pouvons transmettre des informations vérifiées à nos familles et à nos voisins. C’est une manière de protéger nos enfants et de garantir un climat de paix », a-t-elle ajouté.
Jean-Paul, 42 ans, père de cinq enfants, a également pris la parole pour partager son vécu. Il a salué l’importance de ce type de patrouille conjointe, qu’il considère comme un moyen précieux pour renforcer la confiance au sein de la communauté : « Les rumeurs qui circulent pendant la période électorale sont souvent exacerbées par des gens mal intentionnés. Parfois, on entend parler de fausses menaces, ou on nous dit que des groupes armés vont attaquer certaines zones. Mais dans la réalité, rien de tout ça ne se produit. Ces mensonges créent des conflits et augmentent la peur au sein de la population. C’est ce genre de choses qui nous divise, qui empêche les gens de vivre ensemble dans la paix ».