Du 11 au 13 mars 2025, la MINUSCA a organisé à Bossangoa, dans la région de l'Ouham, un atelier destiné aux défenseurs des droits de l'homme opérant dans la région sur la promotion et la protection des droits de l'homme dans les situations de crise sécuritaire. L'objectif de cet atelier était de renforcer les connaissances des participants sur la notion des droits de l'homme et les techniques utilisées dans leur travail.

Cet atelier a réuni 70 membres d’organisations de défense des droits de l’homme dont 40 femmes dans le cadre de la mise en œuvre de la première phase du projet de protection des défenseurs des droits de l’homme en République centrafricaine (RCA), initié par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et financé par l’Union européenne.

Selon Mawussé Gnande, coordinatrice du projet de protection des défenseurs des droits de l’homme à la Division des droits de l’homme de la MINUSCA, ce projet « a pour objectif général de renforcer le cadre de protection des droits de l'homme en RCA et il vise spécifiquement le renforcement des capacités techniques et opérationnelles des organisations de défense des droits de l’homme et du processus d’accréditation de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés fondamentales; la mise en place d’un programme de protection des défenseurs des droits de l’homme ; et le plaidoyer auprès des autorités étatiques pour un environnement sain et propice pour le travail des défenseurs des droits de l’homme ».

Plusieurs thématiques ont été abordées au cours de cet atelier organisé en partenariat avec la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Il s’agit notamment du cadre juridique et institutionnel des droits de l'homme, des techniques de surveillance, d'enquête, et de rapportage des violations de droits de l'homme, de la protection des victimes et des témoins, de la lutte contre l'impunité, des techniques de plaidoyer, et du droit des défenseurs des droits de l’homme.

Les stratégies de collaboration entre les organisations de défense des droits de l’homme et les institutions nationales des droits de l’homme ainsi que les autorités locales ont également été abordées.

Membre du Forum préfectoral des droits de l’homme de Bossangoa, Odile Kinga retient que la spécialisation est également une arme de protection pour les défenseurs des droits humains. Selon elle, « si tu es défenseur des droits de l’homme, il faut te spécialiser et ne pas tout embrasser à la fois. Quand tu prends le domaine de l’éducation des enfants, il faut te spécialiser pour avoir les capacités pour défendre les droits des enfants à l’éducation. »

La communication sensible aux droits de l’homme a également été développée au cours de cet atelier. Journaliste à radio ‘La Voix de l’Ouham’, Brice Gustave Féïdamaï, assure avoir acquis de nouvelles connaissances en matière de lutte contre la propagation des fausses informations liées aux droits de l’homme. « Cet atelier nous a donné beaucoup d’outils de lutte contre la désinformation qui est un phénomène qui circule beaucoup à Bossangoa en particulier, et dans l’Ouham en général », a-t-il déclaré.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, à travers la Division des droits de l’homme de la MINUSCA, est résolument engagé en faveur du renforcement des actions de protection des organisations de défense des droits de l’homme en République centrafricaine. La loi portant protection des défenseurs des droits de l’homme en RCA, adoptée en décembre 2024, attend d’être promulguée.