Pour que cessent les violences contre les femmes et les filles de la Centrafrique

28 nov 2014

Pour que cessent les violences contre les femmes et les filles de la Centrafrique

La crise centrafricaine compte au nombre de ses principales victimes les femmes et les filles, qui souvent subissent, en silence, des agressions sexuelles et autres formes de violences physiques et psychologiques qui les dégradent et les déshumanisent au sein de leur communauté. De surcroît, le fléau constitue une entrave sérieuse au relèvement économique, et surtout aux efforts de réconciliation et de construction d'une paix durable.

C'est pourquoi, autour des autorités de la Transition, et accompagnés de  leurs partenaires internationaux dont les Nations Unies, des représentants de différentes franges de la société centrafricaine ont pris part au plaidoyer de ce vendredi 28 novembre à l'Hémicycle du Conseil national de la Transition, afin que les femmes et les filles cessent d'être les otages d'individus ou de  groupes armés, lesquelles violent au quotidien leurs droits les plus élémentaires.

En effet, comme l'a souligné, dans ses propos de circonstance, le Représentant spécial du Secrétaire général et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), le Général Babacar Gaye, "le contexte d'insécurité, de déplacement des populations, de dysfonctionnement des services étatiques liés aux conflits armés, associés à la prééminence de la culture de discrimination sexuelle sont autant de facteurs qui contribuent assurément à amplifier le phénomène de violence à l'égard des femmes et des filles en RCA".

La cérémonie de ce jour s'inscrit dans le cadre de la commémoration, le 25 novembre de chaque année, de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, et marque le lancement officiel en RCA des 16 jours d'activisme  dans le cadre de la campagne de sensibilisation du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon,  dénommée " Tous UNIS pour mettre fin  à la violence à l'égard des femmes".

A cet égard, le Secrétaire général de l'ONU dans son message cette année souligne qu'" il nous incombe, à nous tous, de prévenir et de combattre les violences à l'Egard des femmes et des filles, en commençant par remettre en question la culture de la discrimination qui la perpétue. Il nous faut éliminer stéréotypes et les comportements sexistes, adopter et appliquer les lois destinées à la discrimination et à l'exploitation, et dénoncer les comportements violents lorsque nous en sommes témoins".

C'est pourquoi dans son intervention, délivré par la ministre d'Etat des Travaux publics, des Équipements et de l'aménagement du Territoire, Mme Marie Noëlle Koyara, la Cheffe de l'Etat de Transition, Mme Catherine Samba-Panza, rappelle que "la femme est le catalyseur de la paix, de la reproduction et de la production, en un mot, du développement. Mais force est de constater (...) qu'elle est souvent l'objet de violence injustifiée". Et la Cheffe de l'Etat d'instruire le Gouvernement de Transition à prendre toutes les mesures pour poursuivre les actions de sensibilisation et de plaidoyer de toutes les composantes de la société centrafricaine sur la nécessité de mener une lutte sans merci contre ce phénomène.

Le Chef de la MINUSCA a par ailleurs rappelé que la protection des civils, la promotion et la protection des droits de l'homme, ainsi que les actions en faveur de la justice et de l'Etat de droit font partie intégrante du mandat de la Mission, tel que défini par la Résolution 2149 du Conseil de sécurité.

Plusieurs activités sont au programme de ces 16 jours d'activisme, au nombre desquelles des conférences-débat, des marches pacifiques et autres activités culturelles via lesquelles la Centrafrique et ses partenaires élèveront leurs voix contre ce fléau qui détruit des vies. La présente campagne prendra fin le 10 décembre qui marque, chaque année, la Journée des droits de l'homme.