Pour une gestion efficace des établissements pénitentiaires en RCA

19 déc 2015

Pour une gestion efficace des établissements pénitentiaires en RCA

Organisé par la section des Affaires judiciaires et pénitentiaires de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), ONUFEMME et le ministère centrafricain de la Justice, l’atelier de formation sur « la gestion efficace des établissements pénitentiaires en République Centrafricaine »  ouvert le 26 octobre 2015, s’est achevé ce vendredi 18 décembre 2015, à l’Ecole nationale de l’Administration et de la Magistrature (ENAM) de Bangui.

Cette session,  s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet conjoint d’appui à la lutte contre les violations des droits de l’homme et la relance de la justice en RCA.

A l’issue de la formation, 112 agents pénitentiaires dont quatre femmes, ont acquis les aptitudes et capacités professionnelles nécessaires pour une meilleure prise en charge de la gestion des établissements pénitentiaires en RCA, conformément aux normes internationales en matière de traitement des détenus. Il s’agit de 32 régisseurs, 50 surveillants et 30 greffiers.

Rappelons qu’il n’existe, pour l’heure, aucune formation spécifique pour les agents des établissements pénitentiaires centrafricains qui ont  appris la profession de greffier pénitentiaire sur le tard. Ces divers défis structurels, financiers et humains  ont été sérieusement aggravés par les conséquences des dernières crises socio-politiques qui ont affecté la RCA. La surveillance des prisons et maisons d’arrêt était alors assurée par des personnels militaires non formés à la profession pénitentiaire. Pour l’histoire, le personnel professionnel existant avaient été recruté seulement en 1995, en 2008 et en 2012. Certains professionnels avaient  été  formés hâtivement pour répondre aux besoins criants de personnels pénitentiaires. D’autres en fin de formation depuis 2012, sont toujours en attente d’intégration.

« Le chantier de réhabilitation de l’administration pénitentiaire centrafricaine est vaste. Les défis ne peuvent être valablement surmontés que si le climat de sécurité est restauré», a insisté le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies et Représentant résident du PNUD, Aurélien Agbénonci, avant de réitérer le soutien de tout le système des Nations Unies et de la MINUSCA en particulier, au relèvement du système carcéral national.

Rappelons que de par son mandat de restauration de l’autorité de l’Etat, la MINUSCA vient en appui au système pénitentiaire national, par le biais d’un vaste programme de renforcement des capacités techniques et professionnelles du personnel. Elle répond ainsi à la recommandation des états généraux de la de la Justice centrafricaine tenus en 2007 et portant, entre autres, sur l’adoption d’une stratégie nationale de réforme du système pénitentiaire.

Notons que plusieurs formations ont été menées au cours de la première année opérationnelle de la MINUSCA, à l’endroit de plus de 18 régisseurs, 22 greffiers et 927 militaires chargés de la sécurité des prisons, par la MINUSCA seule ou en partenariat avec les autres agences du système des Nations Unies, les institutions nationales et les ONG locales et internationales.

Elles portent, notamment, sur le dispositif sécuritaire des prisons, l’accueil et la gestion des détenus, l’établissement de statistiques, le respect des droits de l’Homme et de la dignité humaine, les conditions de garde à vue, entre autres.

Plusieurs projets à impact rapide ont également été livrés et une trentaine d’autres sont en cours d’élaboration, en vue de soutenir le système judiciaire du pays. Ils concernent principalement la construction et la réhabilitation de bâtiments carcéraux, la réfection de bâtiments administratifs, l’équipement des cellules et autres espaces de vie des détenus.