Réhabiliter la prison de Ngaragba pour lutter contre l’impunité

17 avr 2014

Réhabiliter la prison de Ngaragba pour lutter contre l’impunité

Construite en 1947 et d’une capacité d’accueil de plus de 400 personnes, le centre pénitencier de Ngaragba, à Bangui, a fait l’objet de pillages et de destructions partielles de ses infrastructures, le 5 décembre 2013 et le 22 janvier 2014, lors des attaques des ex-Séléka, des anti-balaka et des populations environnantes.

Cette prison est actuellement en réhabilitation grâce à l’intervention personnelle de la Présidente de la transition, Mme Catherine Samba-Panza. Les partenaires, y compris l’Union Européenne, le PNUD et le BINUCA, à travers la Section Droits de l’Homme et Justice (SDHJ), ont promis de contribuer à la réhabilitation de ce dernier maillon de la chaîne pénale, ce afin de lutter efficacement contre l’impunité et contribuer ainsi au renforcement de la sécurité du public

 

Le 14 février, la Présidente de la transition s’y est rendue pour assister au retour du personnel pénitentiaire à leur poste et se rendre compte de l’état d’avancement des travaux de réhabilitation. Y étaient présents la ministre de la Justice, Mme Charlotte Isabelle Gaudeuille, celui en charge de la sécurité, le Colonel Denis Wangao Kizimalé, le ministre Conseiller à la présidence de la République chargé du Désarmement, de la Démobilisation et de la Réinsertion (DDR) et de la Renforcement du Secteur de la Sécurité (RSS), Jean-Jacques Demafouth, ainsi que le Procureur de la République, Ghislain Grezenguet.

 

Dans sa déclaration, Mme Gaudeuille a indiqué que les détenus ainsi que les anti-balaka arrêtés dernièrement lors de l’opération de désarmement au quartier Boy-Rabe, actuellement gardés à vue à la Gendarmerie nationale, regagneront progressivement la prison de Ngaragba dans les prochains jours. Occasion pour elle de présenter la situation générale du système pénitentiaire ainsi que les difficultés auxquelles son Ministère fait face et les promesses reçues des partenaires internationaux.

 

Et comme l’a promis la Chef de l’Etat de transition, les efforts nécessaires seront déployés afin de sécuriser les lieux pour permettre aux pensionnaires de revenir dans cette prison dans le respect des droits de l’homme. Mme Samba-Panza a aussi pris l’engagement de remettre à l’infirmerie de la prison un lot de médicaments dont la gestion a été confiée aux Sœurs de Saint Joseph de Wango, en vue de l’amélioration des conditions sanitaires dans ce centre carcéral.

 

Il est à rappeler que, de par son mandat, la SDHJ du BINUCA apporte son appui au gouvernement pour l’avènement de l’Etat de droit en RCA à travers des actions visant la promotion et la protection des droits de l’homme, la lutte contre l’impunité et le renforcement des capacités de la chaîne pénale. La réouverture de la prison de Ngaragba s’inscrit dans ce sens. Au nombre de ses activités figurent des missions de monitoring du respect des droits de l’homme à travers le pays, l’observation de procès ainsi que les visites des prisons et autres lieux de détention administrés par la Gendarmerie et la Police.

 

L’appui de la Section Droits de l’Homme et Justice du BINUCA au Gouvernement centrafricain a permis, entre autres, l’adoption de la loi fixant les principes fondamentaux du régime pénitentiaire en RCA, la formation de 46 régisseurs et surveillants de prisons et l’introduction des activités récréatives au sein des prisons en RCA.