Sensibiliser pour apaiser les tensions et rapprocher les communautés de la Ouaka

21 fév 2018

Sensibiliser pour apaiser les tensions et rapprocher les communautés de la Ouaka

Après Ngakobo, le 9 février, c’est au tour de Maloum une commune cosmopolite située à 55 km à l’est de Bambari et forte de plus de 17.000 habitants, d’accueillir, le 20 février 2018, la caravane de sensibilisation sur la paix et le vivre ensemble initiée par  la Commission de Paix de Bambari.  

Dénommée "E kwe e ye siriri", littéralement "Nous voulons tous la paix", cette caravane s’est donnée pour vocation d’aller à la rencontre des différents leaders et communautés des localités périphériques de Bambari pour discuter des défis liés à la cohésion sociale et ainsi trouver ensemble les solutions visant à réduire les violences communautaires. 

Près de 300 participants ont pris part à cette sensibilisation prévue initialement pour accueillir une soixantaine de leaders communautaires. Parmi eux, le Maire de la localité, les chefs de groupements, les leaders religieux, d’associations de jeunes et de femmes et de nombreux habitants de toutes les franges sociales de Maloum, considérée comme la capitale de l’élevage dans la région de la Ouaka.

Tous étaient réunis sur la place publique, signe de l’intérêt des populations locales pour cette initiative et leur soif de la paix. « Maloum peut sembler paisible et a été épargnée par les violences qui ont secoué la Ouaka ces dernières années ; pour autant, les populations sont avides de ce genre de sensibilisations afin de consolider les acquis de la paix ici », a fait remarquer Seyni Maloum, Maire de ladite localité, à l’ouverture de cette sensibilisation. 

Tour à tour, les membres de la délégation de la Commission de Paix qui ont effectué le déplacement à Maloum ont, face à l’assistance, égrené les dividendes de la paix et mis l’accent sur la nécessité de la cohabitation pacifique entre les communautés. « On ne peut pas manger le manioc sans la viande », a fait remarquer le Pasteur Jeannot Nguerendji, président de la Commission. Dans une commune où l’élevage et l’agriculture sont les deux principales activités pratiquées, cette métaphore visait à démontrer l’impérieuse nécessité de cohabitation pacifique entre les communautés. 

Membre de la Commission de paix, l’Abbé Lamba Siombo a, lui, salué l’hospitalité des populations locales qui ont spontanément accueilli des milliers de déplacés internes ayant trouvé refuge dans cette localité suite aux violences dans les localités environnantes de Ippy, Boyo ou Alindao…

Au cours des échanges, les différents intervenants ont unanimement souligné le besoin de multiplier de telles initiatives de sensibilisation afin de combattre les rumeurs et toutes tentatives de perturbation de la paix sociale dans la commune. « Maloum a toujours été préservée des violences malgré quelques tensions qui ont pu exister entre nous. Ne nous laissons pas manipuler par les ennemis de la paix », a conseillé la présidente des femmes de la commune. 

Et pour trouver des solutions aux éventuels litiges, les participants ont aussi suggéré de se référer à l’arbitrage ou à la médiation des responsables municipaux ou communautaires, à l’image du leader local de la Jeunesse selon qui : « Il est important que les incompréhensions ou conflits entre nous soient systématiquement soumis aux autorités municipales ou aux leaders traditionnels et non aux groupes armés qui ne sont ni neutres, ni juges ».

La commune de la Haute-Baidou et certaines localités sur l’axe Bambari-Grimari constitueront les prochaines escales de cette caravane de sensibilisation sur la paix et le vivre-ensemble dans la Ouaka. Des initiatives qui bénéficient de l’appui technique et matériel de la Section des Affaires civiles de la MINUSCA.