THIMO: Les travaux de réouverture du cimetière musulman de Bangui reprennent après plusieurs mois d’arrêt

4 fév 2016

THIMO: Les travaux de réouverture du cimetière musulman de Bangui reprennent après plusieurs mois d’arrêt

Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies et Coordonnateur du Système des Nations Unies, Aurélien Agbénonci, s’est rendu, ce mercredi 3 février 2016 au quartier Boeing (banlieue de Bangui), où les travaux de réouverture du cimetière musulman, lancés au mois d’aout 2015 et qui avaient été suspendus du fait des violences de septembre 2015, ont repris ce mardi 2 février 2016.

Ce cimetière musulman, le plus grand de la République Centrafricaine avait, en effet, vu son accès refusé, depuis fin 2013, aux musulmans de la capitale centrafricaine par les populations de Boeing. Cette situation avait créé des tensions entre les communautés, au plus fort de la crise qui a secoué le pays. Les musulmans de la ville étaient, en effet, obligés d’enterrer les dépouilles de leurs défunts soit à l’intérieur des concessions, soit sur des terrains vagues, soit même sur des terrains appartenant à l’Etat ou à des privés. Une situation déplorée par tous, populations locales et autorités. Au terme de plusieurs mois de tractations menées par le gouvernement centrafricain et appuyées par la MINUSCA et d’autres partenaires au développement, une cérémonie officielle de lancement des Travaux à Haute Intensité de Main d’Œuvre (THIMO) ouvrant l’accès au cimetière musulman s’était tenue au mois d’août 2015, à Boeing. La signature d’un Pacte de non-agression entre les communautés de KM5 et Boeing devrait, d’ailleurs, bientôt consacrer tous les engagements pris.

Ce sont donc 200 jeunes (100 chrétiens et 100 musulmans) qui ont été mobilisés pour le débroussaillage et le nettoyage de la parcelle du cimetière de Bercail, dont l’aire est estimée à 70.000 mètres carrés. Les travaux de cette vague sont prévus pour s’achever le 6 février 2016. Une grande séance de sensibilisation et de formation sur des thématiques de cohésion sociale est prévue au moment de la clôture de l’activité. A ces 200 jeunes succèderont d’autres qui poursuivront les travaux entamés, conformément au système de rotation mis en place par le projet.

Au cours de sa visite, le Représentant spécial s’est entretenu  avec les bénéficiaires en vue de s’imprégner de leurs conditions de travail, avant de les encourager à être pour la RCA, des vecteurs de paix et de cohésion sociale.

« C’est une victoire » à en croire le chef du projet THIMO de la MINUSCA, Aibinu Aderemi, au lancement de l’opération, mardi. « A une certaine période, faire travailler ensemble ces deux communautés était impensable. Aujourd’hui, c’est avec satisfaction que nous constatons que les séances de sensibilisation ont porté leurs fruits », indiquera-t-il.

Un satisfecit partagé par le consultant en animation sociale au PNUD, Charles Kolissio, pour qui cet « élan retrouvé » constitue une note d’espérance en « une réconciliation absolue des deux communautés afin qu’elles puissent cohabiter en paix comme c’était le cas il y a cinq ou dix ans. »

La reprise du projet THIMO du cimetière de Boeing, est aussi l’occasion pour les bénéficiaires,  de se refaire une petite santé financière par le truchement de ces travaux d’intérêt général, puisque nombre d’entre eux comptent reprendre leurs activités arrêtées  du fait de la crise, avec la rémunération qu’ils auront perçue à l’issue de leur implication dans le projet.

Rappelons que le “Projet pilote d’appui à la réinsertion des groupes armés, des jeunes à risque et des autres personnes affectées par le conflit armé en République Centrafricaine” est une initiative de la MINUSCA et du PNUD. Il s’inscrit dans le cadre de l’article 04 de l’Accord de cessation des hostilités en République Centrafricaine signé à Brazzaville le 23 juillet 2014 et du forum de Bangui.

Son objectif est de contribuer au retour de la paix et de la sécurité par la création d’emplois et de revenus temporaires pour ces groupes, au retour de l’administration locale, à renforcer la cohésion sociale, et par conséquent, améliorer les conditions de vie des populations affectées par le conflit en RCA.