Toucher du doigt les besoins réels des populations de Ouandja-Kotto

31 août 2021

Toucher du doigt les besoins réels des populations de Ouandja-Kotto

Christian MAPENDANO

Après plusieurs alertes faisant état de menaces d’attaque de groupes armés sur la population de Sam-Ouandja, chef-lieu de la sous-préfecture de Ouandja-Kotto et des inondations qui auraient laissé un grand nombre de personnes sans-abris dans cette partie de la Centrafrique, une délégation composée du préfet de la Haute-Kotto et des représentants du bureau de la MINUSCA de Bria s’est rendue sur place, le 30 août 2021, pour s’enquérir de la situation sécuritaire et humanitaire.

Nonobstant son enclavement total vis-à-vis des localités voisines, Ouandja-Kotto compte 26 000 âmes et vient d’être érigé en sous-préfecture. Pour se rendre à Bria, situé à environ 350 kilomètres de là, il faut compter au minimum 7 jours à motocyclette, le moyen de transport le plus adéquat en période de pluies. Selon les secouristes locaux, près de 600 habitations ont été détruites, en août 2021, par les inondations.

Outre ces aléas climatiques, la sous-préfecture de Ouandja-Kotto est aussi en proie à l’ insécurité. En l’absence totale des Forces armées centrafricaines (FACA) et des Forces de sécurité intérieure (FSI), ce sont des groupes armés qui y font la loi. Aussi, pour se protéger, les habitants s’organisent tant qu’ils peuvent en groupes d’autodéfense. Plus d’une centaine d’anciens combattants de ces groupes se disent d’ailleurs être prêts à adhérer au processus du Désarmement, démobilisation et réinsertion, mais à la seule condition du déploiement effectif FACA et des FSI, gage de la protection de la population civile.
La jeunesse, quant à elle, réclame la présence de la MINUSCA dans la zone. Pour son président, Mahamud Shérif, « cette jeunesse est encore fragile, traumatisée et surtout analphabète. Comme l’ensemble de la population, elle a besoin d’un accompagnement. Et pour cela, nous avons besoin de la MINUSCA ici pour rassurer tout le monde».

Le préfet de la Haute-Kotto, pour sa part a dit avoir pris bonne note de la situation. « Nous avons écouté la population. Il se pose plusieurs problèmes. Pas des points d’eau, pas de médicaments à l’hôpital, presque pas d’école. À ce niveau, c’est un problème réel. Nous allons communiquer avec la hiérarchie à Bangui. Le gouvernement va se pencher là-dessus », a promis Thierry-Evariste Binguinendji.

Le chef de Bureau de la MINUSCA à Bria, Bara Dieng, sensible aux différentes doléances, de la population, a rassuré qu’une solution sera vite trouvée, et cela, en accord avec les autorités du pays. « La MINUSCA est ici en appui au gouvernement centrafricain. Nous n’allons jamais vous lâcher. On va appuyer le gouvernement pour vous aider. Ensemble nous avons réussi énormément des choses et je suis sûr et certain que nous allons faire plus. Et nous allons continuer, dans la limite de nos moyens pour garder un œil sur Sam-Ouandja », a déclaré Bara Dieng.

A4P