Une Journée des casques bleus 2019 sous le signe d’actions d’intérêt communautaire en RCA

29 mai 2019

Une Journée des casques bleus 2019 sous le signe d’actions d’intérêt communautaire en RCA

 

La célébration de la Journée internationale des Casques bleus de cette année marque le 20ème anniversaire de la Résolution du Conseil de sécurité qui a explicitement investi, pour la première fois, une mission de maintien de la paix de protéger les civils. Elle est placée sous le thème : « Protéger les civils, protéger la paix » 

Occasion pour le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, d’exprimer sa « plus profonde gratitude aux plus de 100 000 membres du personnel de maintien de la paix, civils, policiers et militaires, déployés aujourd'hui de par le monde, ainsi qu’aux pays qui fournissent ces femmes et hommes courageux et dévoués »

Les Casques bleus de la MINUSCA, qu’ils soient militaires ou policiers, hommes ou femmes, ont des objectifs communs : contribuer au retour de la paix en République centrafricaine à travers notamment la protection des civils. Ils vivent des expériences uniques au service de la paix.

Le Docteur Nazma Begum est, depuis le 22 novembre 2018, le commandant du contingent médical du Bangladesh à l’hôpital de la MINUSCA dans la sous-préfecture de Kaga-Bandoro, à quelque 300 kilomètres au nord de Bangui. Unique femme parmi les commandants de contingents, elle a reçu plusieurs distinctions honorifiques, mais ne semble pas du tout s’enorgueillir de ses succès car, souligne-t-elle, « les récompenses individuelles viennent juste vous rappeler que vous avez bien fait votre travailL’important, c’est ce que les gens tirent de votre contribution à la paix ».

 

Quant à l’Adjudant Tchrifou Maboudou, de nationalité togolaise, il a rejoint la composante Police de la MINUSCA 29 octobre 2007. Détaché à l’Ecole de police pour appuyer la formation de base des élèves policiers, puis à l’Ecole de la gendarmerie, il a participé à la formation de 500 Forces de sécurité intérieure (FSI). « A travers nos conseils, les gendarmes et les policiers sont plus outillés pour protéger les populations et sécuriser les autorités. Ils développent davantage de relations de coopération et de proximité avec leurs concitoyens. Ce qui est très favorable à un climat de paix et de sécurité dans le pays », a-t-il expliqué.

C’est à juste titre que le Ministre des transports de la République centrafricaine, Arnaud Djoubay Abazene, représentant le Premier ministre Firmin Ngrebada, a rendu hommage aux personnels civil, policier et militaire de la MINUSCA pour leurs engagement et sacrifice inestimables au service de la paix et de la sécurité en RCA. 

C’était en présence du Commandant adjoint de la Force, le Général Marco Antonio Mendes Paulino Serronha, des officiels du gouvernement, des membres du corps diplomatique, des représentants d’institutions internationales et du personnel de la mission réunis, ce 29 mai, à la base logistique de la MINUSCA à l’occasion de la cérémonie officielle. « Depuis le but de la mission, 82 soldats ont sacrifié leur vie pour la protection de nos concitoyens et plusieurs autres en gardent des cicatrices à vie », a-t-il dit, en ayant une pensée pour les veuves et les enfants des soldats disparus.

« Les soldats de la paix protègent de la violence, souvent au péril de leur vie, des hommes, des femmes et des enfants », a précisé António Guterres, dans son message de circonstance. Plus de 3.800 membres du personnel ont en effet ont payé de leur vie leur contribution à la paix sur les théâtres de de conflits. Et pour saluer leur mémoire et ainsi rendre un hommage mérité a leur sacrifice, une minute de silence a été observée par l’assistance.

 

Se rapprocher davantage des populations 

 

Si leur mission première est d’aider les Forces armées centrafricaines (FACA) et les Forces de sécurité intérieure (FSI) dans leur mission de protection les civils partout où ils sont déployés, tâche à laquelle policiers et militaires se dédient au quotidien, les soldats de la paix consacrent aussi de leur temps pour mener des activités d’intérêt communautaire.

C’est ainsi que dans le cadre de cette journée, ils ont multiplié ces actions au profit des communautés populations. A Bangui comme dans les préfectures (Bouar, Bangassou, Sibut, Bossangoa, Bria, Birao, Kaga-Bandoro, Ndele, Obo, etc), ils ont mené des activités d’intérêt communautaire sur la quinzaine précédant la journée commémorative, pour atténuer des difficultés quotidiennes des populations. On peut dénombrer des travaux de réfection de tronçons routiers, l’assainissement de lieux publics, l’arrosage de routes pour diminuer l’effet nocif de la poussière, des consultations médicales gratuites, la distribution d’eau potable, des dons de vivres et non-vivres, des activités sportives et culturelles avec les populations

Les contingents pakistanais, tanzaniens, camerounais, Burundais, sénégalais, égyptiens, bangladais, mauritanien, rwandais, ont ainsi sacrifié de leur temps et mis à contribution leur expertise pour venir en aide aux populations, preuve qu’entre soldats et civils, il n’y a aucune différence.

L’Edition 2019 de la journée des casques bleus a aussi vu des séances de sensibilisation sur le mandat de la MINUSCA, avec un accent sur la protection des civils, organisées dans tous les arrondissements de Bangui par la Division de la communication stratégique et de l’information publique et la Police des Nations unies.

Une exposition-photos sur divers volets du mandat de la Mission a clôturé la cérémonie officielle. On pouvait y découvrir des casques bleus en action dans le cadre de la protection des civils, des travaux de génie, l’accompagnement sécurisé des convois commerciaux, des activités civilo-militaires, la formation des FACA et FSI, sans oublier l’appui à la mise en œuvre de l’Accord de paix.