Une table ronde organisée à Obo pour vulgariser le rapport sur la privation de liberté en Centrafrique
Les autorités locales, des membres de la société civile et des agents des Forces de défense et de sécurité centrafricaines se sont réunis, le 18 décembre à Obo, dans le Haut Mbomou, pour passer en revue le rapport sur la privation de libertés en République centrafricaine. L’objectif de cette rencontre initiée par la MINUSCA est de lever le voile sur cette problématique qui sévit dans la région afin d’améliorer les conditions de détention ou de garde à vue.
Les 27 participants, dont cinq femmes, et les organisateurs de la table ronde ont parcouru le document élaboré par la division des droits de l’Homme de la MINUSCA et le Haut-commissariat des droits de l’homme. Pour les participants, il était en effet opportun de se familiariser avec le contenu du rapport et de formuler des recommandations en tenant compte de la spécificité de la problématique au niveau local afin d’améliorer les conditions de vie des détenus.
Fabien Kod Kandji, chargé des droits de l’homme au bureau régional de la MINUSCA à Obo précise : « C’est pour leur faire connaitre le contenu de ce rapport, de le contextualiser, parce que les recommandations qui y ont été faites sont d’ordre général. Or il y a des spécificités dans chaque localité et il est question justement d’examiner les choses au niveau local, mais aussi, ensemble avec les partenaires, de trouver des recommandations spécifiques ».
Constant Guembi, brigadier de police, relève pour sa part des irrégularités dans le service. « Le délai de la garde à vue est de 48 heures, renouvelé une seule fois, mais ici, à Obo, ce délai n’est pas respecté. Et il arrive qu’une personne soit gardée à vue pendant six mois, voire un an. La chambre de sûreté qui peut contenir entre six et 10 personnes accueille jusqu’à 15 ou 20 personnes. Et l’on est parfois obligé de relâcher provisoirement certains, ce qui pose un réel problème à la communauté. Voilà ce qui rend difficile notre service ».
La reprise des audiences et la construction d’une maison d'arrêt à Obo figurent parmi les recommandations formulées par les participants à la table ronde.