Visite surprise du Secrétaire général en Centrafrique pour que 'le monde n'oublie pas'
5 avril 2014 – Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a effectué samedi une visite surprise en République centrafricaine, soulignant qu'il était venu pour s'assurer que la communauté internationale n'oublie pas ce pays confronté à une grave crise politique et humanitaire.
« Je viens en République centrafricaine à un moment où elle est en proie à de profonds bouleversements », a déclaré M. Ban dans un discours en français devant le Conseil national de la transition à Bangui, la capitale. « Chaque jour, je me réveille en pensant aux épreuves que vous endurez et aux drames que vous vivez. »
« J'ai invité partout les responsables à intensifier leurs efforts. Certains disent qu'il s'agit d'une crise oubliée. Je suis ici pour m'assurer que le monde n'oublie pas », a-t-il ajouté. « La communauté internationale a fait défaut aux Rwandais il y a 20 ans. Et nous risquons de ne pas en faire assez pour les Centrafricains aujourd'hui. »
Le Secrétaire général a rappelé que des crimes atroces étaient commis en République centrafricaine et que l'épuration ethno-religieuse était une réalité avec la fuite de nombreux membres de la minorité musulmane.
« Une impunité totale règne, personne n'a eu à rendre compte de ses actes. Cela doit changer », a martelé M. Ban.
Le Secrétaire général a félicité les forces de l'Union africaine (MISCA) et les forces françaises de l'opération Sangaris « dont l'action rapide a pu empêcher à ce jour le pire. »
« Mais leurs moyens sont insuffisants et elles sont submergées par l'ampleur même des besoins. C'est pourquoi j'ai demandé que plus de contingents et d'unités de police soient immédiatement déployés. C'est aussi pour cette raison que j'ai proposé la transformation de la MISCA en une opération de maintien de la paix des Nations Unies. J'espère que le Conseil de sécurité prendra cette décision incessamment », a-t-il ajouté.
Il a également salué la décision de l'Union européenne de déployer des forces dans les jours à venir.
« Je continue cependant à exhorter la communauté internationale à faire davantage et à agir plus promptement », a-t-il encore dit.
Il a rappelé aux Centrafricains que le sort de leur pays était également entre leurs mains : « Vous avez en vous tout ce qu'il vous faut pour réussir. La République centrafricaine peut remonter la pente. Ce ne sont pas des paroles en l'air. Cela peut devenir une réalité. Je l'ai vu se produire en Sierra Leone. Je l'ai vu au Libéria. »
Après cette visite de quelques heures en République centrafricaine, le Secrétaire général s'est envolé pour la capitale du Rwanda, Kigali, où il doit participer aux commémorations du 20ème anniversaire du génocide rwandais.
source : Centre d'actualité ONU