« Un consensus Gouvernement-groupes armés est nécessaire pour réussir le DDR », dit le Coordonnateur humanitaire

26 oct 2016

« Un consensus Gouvernement-groupes armés est nécessaire pour réussir le DDR », dit le Coordonnateur humanitaire

Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies et Coordonnateur humanitaire, Fabrizio Hochschild, à la tête d’une délégation de hauts responsables d’agences de l’ONU, a conduit, le 21 octobre 2016, une visite à Bambari (Ouaka). Objectif : s’imprégner de la situation humanitaire dans cette région suite notamment à la récente dégradation de la situation sécuritaire dans la région.

 

Au nombre des personnes rencontrées figurent les autorités publiques, des organisations humanitaires et des acteurs de la société civile. « Je suis venu vous écouter pour mieux apprendre de vos réalités et savoir comment le système des Nations Unies peut contribuer à répondre  au mieux aux défis sécuritaires et humanitaires qui se posent dans la région de la Ouaka », a dit M. Hochschild à ses interlocuteurs.

 

Présentant le contexte sécuritaire actuel dans la Ouaka, le sous-préfet de Bambari, Fo Maurice, a levé le voile sur les conséquences de la résurgence des attaques armées sur le climat social dans la Ouaka. « Suite aux récents incidents intervenus à Kouango, Grimari et Ngakobo, la peur est revenue à Bambari. Les incessantes rumeurs d’attaques de groupes armés empoisonnent fortement la vie communautaire et paralysent la reprise des activités socio-économiques dans la ville », a-t-il déploré.

 

Pour sa part, le maire de Bambari, Abel Matchipata, a plaidé auprès de la MINUSCA pour une stricte application de son nouveau mandat qui demande à la Mission de réduire l’influence des groupes armés car pour lui « l’emprise des groupes armés dans la région est telle que les autorités étatiques n’exercent aujourd’hui qu’un pouvoir de façade ». Il illustrera son propos par l’exemple du « tribunal de Bambari qui, depuis sa réouverture, ne fait que trancher de petits litiges ».

 

Les différents interlocuteurs de la délégation ont aussi mis en relief l’influence persistante des groupes armés et l’urgence du DDR, comme gage du retour à une paix durable. En réponse Fabrizio Hochschild a souligné que « le DDR est d’abord du ressort du Gouvernement qui a entamé des discussions avec les groupes armés avec l’espoir qu’un consensus sera trouvé afin que tous y adhèrent sans exclusive et que le DDR soit une réussite», insistant sur l’importance de la prochaine conférence de Bruxelles le 17 novembre qui « devra permettre à la communauté internationale de mobiliser les ressources nécessaires au financement du DDR et à la relance du  pays ».

 

Face aux représentants des camps de déplacés internes de Bambari qui ont dénoncé la précarité de leurs conditions de vie dans les camps et leur volonté d’être assistés pour faciliter le retour dans leurs zones d’origine, le Coordonnateur humanitaire a souligné la nécessité d’insister sur la paix comme clé du relèvement de la RCA. « La MINUSCA continuera à renforcer la sécurité et à consolider la paix dans la région. Quant à la communauté humanitaire, elle poursuivra sans relâche son assistance aux populations vulnérables avec pour finalité de garantir un retour durable dans leurs zones d’origine pour les 22.000 personnes déplacées vivant encore sur les sites de déplacés de Bambari ».

 

La visite s’est achevée par une réunion avec les organisations humanitaires nationales et internationales qui ont reçu les encouragements du Coordonnateur humanitaire pour leur détermination dans l’assistance aux populations de la Ouaka fortement éprouvées par la crise qui a frappé la région depuis 2014.