Utiliser les chauffeurs de taxi-motos comme vecteur de la paix

27 oct 2016

Utiliser les chauffeurs de taxi-motos comme vecteur de la paix

 
Du 13 au 14 octobre 2016, une soixantaine de conducteurs de taxis-motos de la ville de Bangui ont pris part  à un atelier de sensibilisation sur la paix et la libre circulation des personnes et des biens, organisé par la MINUSCA sous le thème « Taxi-motos pour la paix ».  Les participants, toutes confessions confondues, ont voulu se faire instruments de la cohésion sociale. 
Jean Bosco Ndelet de la Section des Affaires civiles de la MINUSCA, justifie l’organisation d’une telle rencontre : « Les chauffeurs des taxi-moto créent la proximité avec toutes les couches de la population, car ils sillonnent toute la ville. Cette campagne a le potentiel d’interpeller tout citoyen qui est embarqué par les taxi-motos sur le fait que la paix n’est pas seulement l’absence de guerre mais un changement de comportement, l’acceptation des uns et des autres et la libre circulation ».  
En initiant cette séance de sensibilisation, la MINUSCA se propose non seulement de promouvoir la paix mais aussi de faire connaitre aux conducteurs de taxi-moto les règles de la sécurité routière afin de sauver des vies humaines et de prévenir les récurrents accidents causés par ceux-ci. Ainsi, différents intervenants ont, au cours de cet atelier, abordé les thèmes de la sécurité routière, de la protection des civils, de l’analyse et de la résolution des conflits et de l’entreprenariat pour les jeunes. 
A la suite des riches débats et des échanges qui ont d’ailleurs donné lieu à des recommandations, les participants ont promis de tout mettre en œuvre pour assurer la libre-circulation à Bangui. Entre autres, ils ont souhaité la tenue d’une rencontre mensuelle avec la Force de la MINUSCA, la Police de la MINUSCA (UNPol) et les Affaires Civiles,  pour passer en revue la situation sécuritaire et la protection des civils à Bangui.  Par ailleurs, ils ont demandé l’appui de la MINUSCA pour l’organisation des formations en matière de gestion des rumeurs de cohésion sociale.
Mahamat Fakir, un des participants, apprécie : « c’était un moment de  grande fierté car au moins  on reconnait notre utilité dans la société et nous allons essayer d’être à la hauteur de cette reconnaissance  ». Pascal Ngutte, un autre conducteur, indique que : «  nous avons la volonté d’aider notre pays. Nous le faisons déjà en favorisant le transport des citoyens pour aller au travail  mais malheureusement nous sommes généralement des laissés-pour-compte et nous ne pouvons pas ainsi contribuer à la recherche de la paix ».
Il est à noter que c’est la première activité de ce genre, mais, selon Jean-Bosco Ndellet, permettra la mise en place d’autres activités de réduction de tension intercommunautaires et la protection des civils conformément à la Résolution 2301 qui donne mandat à la MINUSCA de « recenser et signaler les menaces et les attaques dirigées contre les civils, de  mettre en œuvre des plans de prévention et d’intervention et renforcer la coopération civilo-militaire ».