Au conseil de sécurité, Valentine Rugwabiza souligne des progrès politiques en rca mais s’inquiète des conséquences humanitaires et de sécurité du conflit au Soudan

21 juin 2023

Au conseil de sécurité, Valentine Rugwabiza souligne des progrès politiques en rca mais s’inquiète des conséquences humanitaires et de sécurité du conflit au Soudan

Présentant le rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur la situation en République centrafricaine, devant le Conseil de sécurité, le 20 juin, Valentine Rugwabiza, la Représentante spéciale du Secrétaire général dans le pays, a souligné des progrès politiques, mais s’est inquiétée des conséquences humanitaires et de sécurité du conflit au Soudan, a rapporté Guy Karema, officiant comme porte-parole, lors d’un point de presse, ce mercredi, à Bangui.

Guy Karema a expliqué que « la Représentante spéciale du Secrétaire Général  en Centrafrique et Cheffe de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), Valentine Rugwabiza, a, d’emblée, mis en avant les aspects positifs des derniers mois, saluant l’organisation par le Gouvernement, en mars dernier, d’une conférence sur la  décentralisation du processus  de paix et la réactivation des mécanismes de mise en œuvre de l’APPR-RCA dans les différentes préfectures du pays », précisant qu’« elle s’est félicitée de la dissolution, le 27 avril, de deux groupes armés et 3 factions de groupes armés  signataires de l’Accord de Bangui, tout en soulignant l’importance pour les anciens membres de ces groupes armés d’intégrer le processus de désarmement, démobilisation et réintégration ».

Toutefois, « la Représentante spéciale, s’est en revanche montrée préoccupée de la dégradation de la sécurité dans plusieurs régions frontalières, notamment avec le Tchad et le Soudan, en lien avec le conflit armé qui a éclaté à Khartoum en avril », a rapporté Guy Karema, informant que « les implications tant humanitaires que sécuritaires de la crise au Soudan ont été mises en avant par plusieurs membres du Conseil, et par plusieurs voisins de la RCA ou acteurs régionaux venus en nombre participer à la séance ». 

Pour faire face à cette situation sécuritaire préoccupante, « la Cheffe de la MINUSCA a évoqué la nécessité de renforcer les capacités des Forces armées centrafricaines (FACA) », a dit Guy Karema, soulignant qu’à cet égard, « Valentine Rugwabiza a fait valoir que la Mission, qui doit faire preuve de mobilité et de flexibilité, a besoin de davantage de ressources pour jouer son rôle de prévention ; que le Gouvernement de la RCA devait aussi jouer un rôle d’envergure dans la gestion des frontières du pays », avant d’exhorter la RCA et les pays voisins « à restaurer leur coopération bilatérale en la matière ».  

Au sujet de la situation humanitaire, a informé Guy Karema, la Cheffe de la MINUSCA a fait part de ses inquiétudes en raison du flux de migrants en provenance du Soudan.  Elle a donc encouragé le soutien au plan d’intervention révisé pour la RCA, qui n’est financé qu’à hauteur de 28%. « Cette crise humanitaire est marquée par l’arrivée de dizaines de milliers de réfugiés du Soudan et du Tchad, ainsi que par le doublement des prix des denrées alimentaires », a dit Madame Rugwabiza, saluant « les mesures prises par le Gouvernement pour éviter le défaut de paiement ». 

Par ailleurs, par rapport à la tenue du référendum constitutionnel, prévu le 30 juillet 2023, le porte-parole Guy Karema, a indiqué que la Représentante spéciale Valentine Rugwabiza a indiqué au Conseil que la MINUSCA attend l’annonce par l’Autorité nationale électorale des dates pour l’organisation des élections locales. « Ces scrutins sont importants dans le cadre de la décentralisation et de l’élargissement de l’espace politique.  Ils doivent être inclusifs », a dit Guy Karema, paraphrasant Mme Valentine Rugwabiza, qui, sur le sujet, appelle « le Gouvernement et les parties prenantes au dialogue ».  

Enfin, en matière de violations des droits humains, Mme Rugwabiza a assuré que la Mission travaille avec le Gouvernement dans ses enquêtes menées en toute transparence en vue de tenir des procès contre leurs auteurs.  Elle a annoncé l’arrestation de cinq personnes soupçonnées d’avoir tué un Casque bleu burundais.  Elle a en outre annoncé le rapatriement d’une unité de 60 éléments du contingent tanzanien après des allégations d’abus sexuels qu’auraient commis certains de ses éléments. « La Mission met tout en œuvre pour éviter la commission de tels abus et applique une politique de « tolérance zéro » face aux violences et abus sexuels », a indiqué Guy Karema, citant la Représentante spéciale.

De son côté, la porte-parole par intérim de la Force de la MINUSCA, la lieutenant-colonel Yahaya Aïssa, a évoqué une situation sécuritaire globalement stable mais tendue à certains endroits. « Avec abnégation et détermination, les casques bleus poursuivent l’exécution du mandat de la MINUSCA. Les différents contingents ont intensifié les patrouilles nocturnes et diurnes et font preuve de professionnalisme dans la conduite de leurs missions », a-t-elle dit, annonçant « l’arrivée en République centrafricaine, dernièrement, du nouveau chef d’Etat-major de la Force de la MINUSCA, en la personne du général de brigade Simon N’Dour, du Sénégal ».

Pour sa part, le porte-parole par intérim de la composante Police de la MINUSCA, l’adjudant-chef Casimir Nagalo, a fait savoir que les UNPOL ont sensibilisé la population aussi bien à Bangui qu’en région sur plusieurs thématiques. Il s’agit entre autres du respect du code de la route, la lutte contre les discours de haine en période électorale, la prévention de la justice populaire et des détentions arbitraires sur la base d’accusation de sorcellerie et pratiques de charlatanisme, le mandat de la MINUSCA, les violences conjugales et les droits de l’enfant.