Bangui : La réouverture des lieux de culte pour renforcer la cohésion sociale et la tolérance religieuse 

20 juin 2023

Bangui : La réouverture des lieux de culte pour renforcer la cohésion sociale et la tolérance religieuse 

Cynthia Nasangwe

La MINUSCA à travers sa Section des Affaires civiles et le Comité local de suivi de l’accord de paix et de bon voisinage du 3e arrondissement de Bangui et Begoua ainsi que les autorités locales ont organisé, du 13 au 15 juin 2023, une session d’information et de sensibilisation à l’intention de 90 leaders communautaires, leaders religieux et chefs de quartiers, pour encourager la réouverture des lieux de culte et le retour apaisé des personnes déplacées dans leur communauté.

Durant la crise de 2013 qu’a connu la République centrafricaine, les lieux de culte ont été associés aux acteurs du conflit. Ces édifices sont souvent devenus inaccessibles en raison des violences interconfessionnelles ; ces lieux ont souffert de constructions et d’occupations illégales ; certains ont été transformés en cimetière.

Réunissant une trentaine de participants, des sessions ont été organisés pour partager les expériences et les vécus des uns et des autres afin de promouvoir et renforcer la tolérance religieuse et le vivre ensemble.

Gilles Guigui, Chargé des Affaires civiles à la MINUSCA, a déclaré que cette session s’adresse à tous ceux qui ont une part de responsabilité pour faciliter ce processus. « Nous sommes dans une séance d'information avec les leaders communautaires, les leaders religieux et les chefs des quartiers pour le partage d'expériences sur la tolérance religieuse, sur la prévention des conflits, la facilitation du retour des personnes déplacées qui ont quitté leurs lieux de culte et qui ont décidés d’y retourner », a-t-il expliqué. 

Cette initiative a été bien accueillie par les leaders religieux qui se réjouissent du retour des déplacés internes et de la réouverture des lieux de culte comme l’a exprimé Hadja Rachida Mamba, Présidente du bureau national des femmes musulmanes de Centrafrique : « lors des événements, les gens s’en sont pris aux lieux de culte de part et d'autre ; les mosquées et les églises ont été détruites. C'est pour cela qu’avec l'appui de la MUNUSCA, le comité a essayé d'organiser des séances de facilitation du dialogue pour permettre aux gens de s'accepter les uns et les autres, pour qu'on puisse vraiment réouvrir ces lieux de culte et leur permettre d'exercer leurs croyances ».

Même son de cloche chez le pasteur de l’église Reine du messie, Daniel Mangonda, qui indique que : « Les thématiques sont en train de toucher des problèmes réels. Les choses qui déclenchent un conflit, comment les jeunes réagissent souvent, comment les uns et les autres réagissent. Nous sommes en train de toucher réellement les faits et l'enseignement nous amène à corriger, pour voir mieux demain ce qu'il faut faire. L'essentiel est qu'on s'engage à bâtir une nouvelle nation dans la cohésion ».

A la fin de ces sessions les participants se sont engagés à être les ambassadeurs de la paix dans leurs communautés en sensibilisant largement leurs paires qui ne sont pas présents lors de ces sessions. Néanmoins ils ont demandé le soutien des partenaires pour que cette sensibilisation soit plus large.

A4P
POC