Bambari : Deux factions anti-Balaka rivales se réconcilient et signent un accord

12 mai 2016

Bambari : Deux factions anti-Balaka rivales se réconcilient et signent un accord

Aujourd’hui, tout est fini ", c’est en ces termes qu’Omer Deba, chef de l’une des deux factions anti-balaka de Bambari. La réconciliation a été  a scellés entre lui et le chef d’une faction rivale, Gaëtan Boade. La cérémonie a eu lieu le 10 mai 2016 à l’Hôtel de ville de Bambari sous l’égide de la Commission de sensibilisation des Communautés pour la Paix et en présence des principales autorités, leaders communautaires, chefs de groupes armés et des responsables de la MINUSCA.
Ces deux factions sont nées des rivalités entre anti-balakas à Bangui au plus fort de la crise : Celle de Gaetan Boade était proche du groupe de Edouard Patrice Ngaissona et Omar Deba de celle de Maxime Mokom.
Les anti-balakas de Bambari, héritiers des rivalités de leurs pairs de Bangui, ont ainsi exacerbé les clivages et fait des sites de déplacés de la ville leurs terrains d’affrontements. Les incidents de sécurité s’y sont multipliés ces dernières semaines avec, comme point d’orgue, l’assassinat, le 29 avril dernier, d’un anti-balaka appartenant à l’un des deux groupes armés.
La population de Bambari a été particulièrement éprouvée par les conflits intercommunautaires, puis par des accrochages entre des factions issues des mêmes communautés.
L’accord signé aujourd’hui est le fruit de la médiation entreprise par la Commission de sensibilisation des Communautés pour la Paix à Bambari avec le soutien de la MINUSCA. Les deux leaders se sont engagés  à sensibiliser leurs hommes afin d’arrêter les exactions. Les deux parties s’engagent aussi à mettre en place un mécanisme de résolution pacifique de leurs différends avec le soutien de la Commission de paix et la MINUSCA.
En plus des deux leaders anti-balaka, cet accord de cessation des hostilités a été paraphé par le Maire, le Préfet et le président de la Commission de paix en qualité de témoins, de son côté, la MINUSCA l’a  paraphé en tant qu’observateur.
Pour le Préfet de la Ouaka qui présidait cette cérémonie, " les signataires de cet accord et les autres groupes armés portent la responsabilité historique du retour définitif de la paix dans la région ". C’est pourquoi il les a exhortés à un respect scrupuleux des termes de ce pacte et à recourir aux autorités judiciaires et à la MINUSCA en cas de litige. 
Le maire, Abel Matchipata, a, lui, invité les groupes armés à s’inscrire dans le processus de retour à la légalité constitutionnelle marqué par l’élection du nouveau président de la République et de  la nouvelle  Assemblée  nationale. « Le temps est venu de tourner définitivement la page de la violence à Bambari pour apaiser les cœurs des populations qui continuent de vivre dans l’inquiétude ", a-t-il dit.
La MINUSCA, par l’entremise de sa section des Affaires civiles, apporte un appui aux initiatives locales visant à promouvoir entre autres le dialogue politique et la cohésion sociale, ainsi que l’extension de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire.