Beloko : Combattre la Désinformation par le dialogue
Beloko, située à la frontière entre la République centrafricaine et le Cameroun, abrite un poste avancé de Casques bleus de la MINUSCA pour protéger les civils et sécuriser la route d'approvisionnement principale. En octobre 2023, une campagne de désinformation a conduit à une pétition de la jeunesse locale demandant le retrait des soldats de la paix. Cette situation qui a perturbé les opérations de la MINUSCA a été résolue par le dialogue.
Le 7 novembre 2023, une délégation d'autorités locales, de magistrats, de Forces de défense et de sécurité, ainsi que de la MINUSCA, s'est rendue de Bouar à Beloko pour écouter les préoccupations de la jeunesse dans cette affaire et restaurer la confiance entre les parties.
Cette mission faisait suite à une pétition prétendant que la présence des troupes bangladaises causait des perturbations et des désagréments parmi la population, les accusant de complicité avec des groupes armés. Ces allégations ont perturbé la libre circulation des soldats de la paix, entravant les patrouilles de sécurité et mettant leur vie en danger.
La méfiance est désormais dépassée. « Nous ne sommes pas opposés à la MINUSCA. Nous demandons simplement la révision de l’approche de la protection des civils » , a fait savoir Gbabouka Gilbert, président de la Jeunesse de Beloko, lors des discussions.
Don Lucas Service-Liako, juge d'instruction près le tribunal de grande instance de Bouar, a rappelé aux auteurs de la pétition que « chaque accusation doit être étayée par des preuves. Les accusations non étayées peuvent avoir des conséquences juridiques pour leurs auteurs. »
Pour sa part, le Chef du Bureau de la MINUSCA pour la région de l'Équateur, Péricles Gasparini, a recommandé aux jeunes de participer aux réunions hebdomadaires de sécurité à Baboua et de discuter avec les Forces de sécurité locales de leur contribution, pour éviter les malentendus. « Vous faites partie intégrale de la solution pour une paix durable », leur a-t-il déclaré .
Abondant dans le même sens, le général Ayub Fahd, Commandant de la Force de la MINUSCA pour le Secteur Ouest, a souligné l'importance de respecter et de soutenir les soldats de la paix, affirmant que ces derniers font preuve « de courage et de professionnalisme pour contribuer à la protection des civils et au maintien de la paix en République centrafricaine, parfois au péril de leur vie. »
Aux termes de la réunion, les auteurs de la pétition ont accepté le maintien des troupes de l'ONU surplace tout en soulignant l'importance d'améliorer les mécanismes de protection des civils.
Dieudonné Nondi, Secrétaire général de la Préfecture de la Nana Mambéré, a exprimé sa satisfaction que cette mission conjointe de haut niveau ait réussi à apaiser les tensions prévalant entre les jeunes locaux de Beloko et la MINUSCA.
Les responsables de la MINUSCA ont promis de poursuivre les initiatives collaboratives pour favoriser la compréhension, désamorcer les tensions et construire des ponts entre les communautés et la Mission. C’est une manière de consolider la paix et de lutter contre la désinformation, selon eux.