Birao : davantage de patrouilles conjointes FSI-MINUSCA pour rassurer et protéger les habitants

9 déc 2019

Birao : davantage de patrouilles conjointes FSI-MINUSCA pour rassurer et protéger les habitants

Birao un dimanche. Il est pile 9 heures locales. Moment pour le lieutenant Magloire Guede, chef de poste de la Police de la MINUSCA, suivi de deux autres collègues, de retrouver leurs confrères des Forces de sécurité intérieure (FSI) à l’entrée principale du site des personnes déplacées, adjacent au Quartier général de la MINUSCA. 

 

Après un briefing d’une dizaine de minutes, on comprend l’objet de la rencontre : une patrouille pédestre conjointe de sécurisation va démarrer, immédiatement. Succession de salamalecs et de chaleureuses poignées de mains dès l’entame de la ronde, notamment avec un groupe de personnes âgées assises sous une tente. Puis, le groupe s’engouffre dans les étroits couloirs, entre des tentes en bâches qui servent de logement de fortune. Le but de cette patrouille est de mettre en confiance les occupants des lieux et de prévenir toute tentative de trouble à l’ordre public.  

 

Près de 8000 personnes ont trouvé refuge sur ce site à la suite des affrontements intercommunautaires de septembre dernier. La patrouille marque des arrêts réguliers, interagit à répétition, rassure mais sensibilise aussi sur la cohésion sociale, les violences basées sur le genre, la détention d’armes, l’hygiène, etc. « L’idée c’est surtout d’échanger avec eux. Ils ont besoin qu’on les rassure. Ces gens reviennent de loin et pour nous, c’est un exercice très important », confie le lieutenant Guede, tout en communiant avec un petit groupe d’enfants qui l’a subitement entouré, chacun lui tendant la main.

 

Un autre arrêt sous une bâche où s’échappe un gros nuage de fumée coïncide avec l’apparition d’une dame qui suffoque. Le temps qu’elle reprenne ses esprits, la patrouille attire son attention sur le danger que représente la fumée. L’officier des FSI de conseiller immédiatement : « Il faut faire attention, madame. Regardez, vous avez oublié que cette bâche sous laquelle vous avez allumé ce feu est facilement inflammable. Faites du feu juste à côté, et éteignez-le dès que vous avez fini. Surtout ne laissez jamais les enfants s’en occuper ». A droite de la dame qui acquiesce avec un mouvement de tête, une voisine qui a tout entendu. « C’est vraiment important ce que disent ces gens. Moi, désormais je vais faire très attention, sinon c’est une deuxième maison qui va partir de nouveau en fumée », confie-t-elle. 

 

Après une visite exhaustive du site, la patrouille conjointe se dirige, à bord de deux véhicules, vers le centre-ville pour la suite de leur mission. Un arrêt à la base des FSI pour renforcer l’effectif, et c’est reparti.

 

Pour le moment seulement une dizaine d’éléments de la Police centrafricaine sont déployés à Birao, avec des moyens limités. Mais leur collaboration quotidienne avec leurs collègues de la MINUSCA permet aux FSI de donner le maximum de protection aux populations.

 

Outre les patrouilles motorisées et pédestres qui se multiplient au jour le jour, la collaboration s’étend dans le domaine de la police judiciaire, notamment l’enregistrement des plaintes, le constat des infractions, la recherche et l’interpellation d’auteurs de troubles, l’audition et la présentation des présumés aux autorités judiciaires. Un autre aspect important : la sensibilisation des belligérants et des autorités locales sur la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation.

POC