Birao : Quand la solidarité des casques bleus redonne de l’espoir à une quinquagénaire

16 déc 2019

Birao : Quand la solidarité des casques bleus redonne de l’espoir à une quinquagénaire

Son destin change début 2019, quand elle attire l’attention des éléments du bataillon zambien lors de leurs nombreuses patrouilles. Ces derniers décident dans un premier temps de lui rendre des visites régulières, lui apportant une assistance sous diverses formes : soins médicaux, eau, nourriture, vêtements et autres produits de première nécessité. Puis, dans leur élan d’humanisme, ils décident de faire mieux, ils offrent une maison en bonne et due forme à celle qu’ils appellent tous affectueusement ‘’Maman Zambatt’’. Coût total de l’ouvrage : 800.000 francs. 

C'est une bien belle histoire que celle de Khamissa Ahmat, connue sous le nom de Maman Delingo. Cette quinquagénaire, frappée par la lèpre dès son jeune âge a, avec l’âge, fini par être abandonnée à son triste sort, y compris par ses trois enfants. La vieille dame vivait dans une hutte de fortune en paille, et survivait grâce à la générosité ponctuelle du voisinage. « Quand il pleuvait, c’était comme si j’étais pas du tout sous un abri », confie-elle. Mais, Maman Delingo est connue de Birao, car malgré sa situation, elle a toujours dégagé la joie de vivre, distributrice des boutades et du sourire autour d’elle.

« Sa condition était déplorable et a marqué les équipes de patrouilles. C’est ainsi qu’est venue l’idée de lui offrir une demeure plus décente. Ce n’est pas évident pour une personne de son âge », déclare le Lieutenant Grace Bwalya, responsable de l’équipe autonomisation du contingent. « Un grand cadeau, jamais personne ne m’a fait un tel geste. J’étais délaissée par mes enfants, mais Dieu dans sa grâce m’a envoyé d’autres enfants. Regardez comme ils m’aiment », confesse maman Zambatt, cachant difficilement ses larmes. 

On est le mercredi 11 décembre 2019, c’est une journée de salubrité consacrée à maman Delingo, et cela arrive régulièrement. Une dizaine de ceux qu’elle appelle affectueusement ‘’ses enfants’’, armés qui de machette, qui de pelle, de râteau ou de brouette, est venue rendre propre l’intérieur et l’extérieur de la maison. Ainsi, pendant que certains s’activaient à changer le drap et passer la serpillère dans la maison, d’autres étaient à l’assaut des mauvaises herbes dans la cour. Tout ceci sous la bénédiction inlassables de la propriétaire des lieux. Au bout de deux heures, la maison est propre, et dame Khamissa Ahmat est heureuse que jamais. « Pour nous c’est une satisfaction, cela fait tellement du bien de la voir aussi heureuse », confie le lieutenant Bwalya.

Cette belle histoire, ajoutée aux nombreuses actions civilo-militaires que mènent les casques bleus zambiens de Birao, nous enseigne que la protection des civils ne se fait pas que par des patrouilles, mais aussi par des actions qui permettent aux populations sécurisées de bien jouir de leur liberté de mouvement et de profiter pleinement de la vie.

A4P
POC