Centrafrique : l'ONU se félicite des progrès sur le plan politique
« Au cours des dernières semaines, d'importants progrès ont été enregistrés sur le plan politique notamment depuis le sommet de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) à Malabo et la réunion du Groupe international de contact à Addis-Abeba », a expliqué M. Gaye devant les membres du Conseil. « La tenue du Forum de Brazzaville et la signature de l'Accord de cessation des hostilités le 23 juillet ont marqué le début d'un processus politique, qui est essentiel à une stabilité durable en République centrafricaine. C'est un important pas en avant. »
Toutefois, le Représentant spécial a estimé que le chemin sera long et difficile. La chef de l'Etat de transition a nommé un nouveau Premier ministre le 10 août et cette nomination a suscité des réactions négatives de la part des principaux acteurs, notamment les ex-Séléka et les partis d'opposition invités à faire partie du nouveau gouvernement.
Les priorités de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) sont actuellement de diffuser les dispositions de l'Accord de cessation des hostilités dans le pays, mettre en place un mécanisme de suivi et enquêter sur ses violations, a-t-il ajouté.
S'agissant de la situation en matière de sécurité, il a noté une amélioration relative, notamment dans la capitale Bangui. Cela a eu pour conséquences une forte baisse du nombre de déplacés à Bangui. Certains commerçants musulmans sont également revenus du Cameroun à Bangui.
En ce qui concerne les droits de l'homme, la violence interconfessionnelle et le cycle de violences et de représailles continuent dans de nombreuses parties du pays où l'autorité de l'Etat reste largement absente.
Quant aux besoins humanitaires, ils restent immenses, selon le Représentant spécial. 2,5 millions de personnes, près de la moitié de la population du pays, ont besoin d'une assistance.
Babacar Gaye a rappelé que l'opération de maintien de la paix des Nations Unies commencera dans moins de quatre semaines avec le transfert d'autorité de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) à la MINUSCA.
« Nous avons le devoir moral de rester mobilisés autour de la crise centrafricaine et la souffrance de son peuple », a conclu M. Gaye.