Des bases temporaires, des patrouilles et la colocation parmi les contributions de la MINUSCA a la sécurité dans le sud-ouest de la RCA
Dans le sud-ouest de la République centrafricaine marquée par des attaques localisées, la MINUSCA contribue à la sécurisation et à la protection des civils, entre autres, à travers des patrouilles de la Force et de la Police, des bases temporaires de la Force et la colocation du personnel de la Police, a annoncé mercredi le chef de bureau de la MINUSCA à Berberati, Claude Kamondji-Demba, lors de la conférence de presse hebdomadaire.
« La situation sécuritaire est généralement calme dans les préfectures de la Sangha-Mbaéré et de la Lobaye mais elle reste préoccupante dans les sous-préfectures de Gamboula et Amada-Gaza, le long de la frontière camerounaise, à cause de la présence active des éléments du groupe armé 3R affilié à la CPC », a indiqué ce responsable, dont le bureau couvre les préfectures de la Mambéré, Mambéré-Kadeï, Sangha-Mbaéré et la Lobaye.
« Depuis 2017, la MINUSCA a établi plusieurs bases temporaires dans cette zone, notamment à Gamboula, Dilapoko, Gbambia, Amada Gaza, Nola, Carnot et Mbaïki pour aider à la protection des populations civiles. La situation est en train de s’améliorer progressivement, et il y a espoir qu’elle puisse se stabiliser davantage. Les éléments de l’Unité de police constituée sénégalaise patrouillent jour et nuit. Nous apportons également un appui à la Police et à la Gendarmerie par la présence quotidienne à leurs côtés de 17 policiers des Nations Unies à Berberati, en attendant le déploiement d’une dizaine d’autres à Nola et Mbaiki », a-t-il ajouté.
Abordant le volet de l’appui de la MINUSCA à la restauration de l’Etat dans la région, le chef de bureau a indiqué que « six projets à impact rapide ont été approuvés, le 13 décembre dernier, pour la réhabilitation des mairies de Berberati, Nandobo, Carnot, Amada-Gaza, Bayanga et Nola ». « Depuis 2015, l’appui à l’autorité de l'Etat dans le sud-ouest a bénéficié d’un appui de la MINUSCA estimé à 137.255.189 FCFA », a-t’il précisé.
Par ailleurs, le chef de bureau de la MINUSCA à Berberati s’est réjoui du vivre ensemble, soulignant qu’ « aucun conflit intercommunautaire majeur n’a été signalé depuis plusieurs mois, grâce à plusieurs campagnes de sensibilisation menées par la MINUSCA en collaboration avec les autorités gouvernementales et les leaders communautaires, sur la réconciliation et la cohésion sociale ». En prévision de la « période de grande transhumance qui pourrait avoir des impacts négatifs sur la cohabitation pacifique entre les éleveurs et les agriculteurs », il a indiqué que la MINUSCA et d’autres partenaires ont mis en place « un réseau d’alerte précoce actif qui nous permet d’être informés d’éventuels incidents et besoins de protection des civils ».
De son côté, le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, a fait savoir que le leadership de la MINUSCA a rencontré des députés de Bambari et Kouango : « La situation sécuritaire dans certaines parties de la préfecture de la Ouaka ainsi que l’état dégradé d’infrastructures comme les ponts ont notamment été abordés entre les deux parties, les parlementaires ont remercié la MINUSCA pour ses interventions dans le domaine de la protection des civils, tout en lui demandant de faire encore plus”.
Pour sa part, le porte-parole militaire de la MINUSCA, le lieutenant-colonel Abdoul Aziz Ouédraogo, a fait savoir que, la semaine écoulée, des attaques ont visé les populations civiles dans les localités de Tagbara et Boyo, constituant ainsi de graves violations des droits humains. « Face à l’insécurité dans les zones attaquées, des renforts additionnels ont été envoyés afin de contribuer davantage à la protection des civils et empêcher toute exaction. Le leadership de la Force accompagné d’autres bureaux de la MINUSCA et des autorités locales de Bambari se sont aussi rendus sur les lieux des incidents afin de mieux s’enquérir de la situation, évaluer les besoins des déplacés internes et donner les directives adéquates pour garantir une meilleure sécurisation des populations civiles ».
Finalement, la porte-parole de la Police, Capitaine Mazalo Agba, a rappelé la poursuite des visites du Chef de la Police de la MINUSCA, Commissaire Christophe Bizimungu, aux unités de Police constituée. « Le 09 décembre à la base de l’unité de Police constituée du Cameroun à Bangui, il a recommandé discipline et dévouement dans ses tâches, sans oublier de les sensibiliser sur le respect des directives en matière d’exploitation et d’atteintes sexuelles », a indiqué la porte-parole.