DH: la RCA passe en revue sa participation aux mécanismes internationaux de l’ONU

13 avr 2016

DH: la RCA passe en revue sa participation aux mécanismes internationaux de l’ONU

 
A l’instar d’autre pays à travers le monde, la RCA a signé et/ou a ratifié nombre de conventions relatives aux droits de l’homme dont le Pacte international sur les droits civils et politiques (PIDCP), celui sur les droits  économiques, sociaux et culturels (PIDESC) et les conventions sur les droits de l’enfant, sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard de la femme, sur les droits des personnes vivant avec handicap et contre la discrimination raciale. La plus récente convention ratifiée par le pays est celle contre la torture, en mars 2013. Au plan africain, la RCA a signé et ratifié la Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples. 
 
Mais la crise militaro-politique survenue fin 2013 avait plongé le pays dans une certaine instabilité, laissant sans véritable suivi particulier la participation du pays dans les divers instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits de l’homme. Aussi, à la faveur du retour à l’ordre constitutionnel marqué par l’élection d’un nouveau président de la République, la création d’un gouvernement et la mise en place prochaine du Parlement, la RCA a-t-elle décidé de passer en revue les différents mécanismes internationaux auxquels elle est partie, et pour lesquels elle avait reçu plusieurs recommandations de la part des instances des Nations Unies.
 
C’est dans ce cadre que s’inscrit l’atelier qui a démarré ce mercredi 13 avril 2016 à Bangui, à l’initiative du Centre sous-régional des Nations Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale dont le siège est à Yaoundé, en étroite collaboration avec la Division des Droits de l’homme de la MINUSCA. « Le présent atelier est un forum au cours duquel nous allons ensemble faire l’état des lieux des mécanismes, méthodologies et stratégies de mise en œuvre des conventions des droits de l’homme, échanger, discuter de manière constructive sur comment la RCA peut être plus performante dans la réalisation des conventions de protection des droits de l’homme à travers la rédaction et la soumission des rapports, la mise en œuvre et le suivi des recommandations des organes des traités, des procédures spéciales », a expliqué le directeur dudit Centre, Ahouwanou Agbessi.
Une initiative saluée par le directeur des affaires pénales et des grâces, représentant le ministre de la Justice, Salomon Apano Ndoma, pour qui « un mécanisme de surveillance des conventions, de rédaction de rapport, de suivi des recommandations est absolument nécessaire. C’est un moyen, un outil qui peut effectivement aider le pays à créer des changements positifs dans la vie des gens et assurer un niveau de vie suffisant à toutes et à tous, conformément aux articles 25 et 26 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme ».
 
A l’issue des activités prévues pour s’achever le jeudi 14 avril 2016, débutera un plaidoyer du Centre auprès des ministères dans la sous-région en charge des droits de l’Homme pour la mise en place d’un organe national participatif et permanent de coordination qui aura la responsabilité de rédiger les rapports aux mécanismes internationaux et régionaux des droits de l’homme et de faire le suivi de la mise en œuvre de leurs recommandations. Une fois l’organe créé et mis en place, des ateliers de formations seront organisés par le Centre à l’intention des membres. Au moins une session de formation sera organisée dans chacun des cinq pays prioritaires couvert par le Centre.
 
Il convient de rappeler que nombre de mécanismes internationaux ont été institués par les Nations Unies avec pour but de vérifier d’assurer une protection efficace des droits de l’homme dans les divers pays du monde. En Afrique Centrale, la collaboration des Etats avec les mécanismes internationaux et régionaux des droits de l'homme a connu une nette amélioration au cours des dernières années : les  pays ont amélioré leurs législations et leurs politiques nationales pour se conformer aux normes internationales, des Institutions nationales des Droits de l’Homme ont été créées, le nombre des Organisations de la société civile qui militent pour la promotion et la protection des droits de l’homme est  grandissant.
Conformément à son mandat de protection des civils, la MINUSCA, par le biais de sa Division des Droits de l’Homme, a pour mission de promouvoir et de protéger les droits de la personne humaine dans le cadre de la mise en œuvre de son mandat global comme le spécifient les résolutions 2149 et 2217 du Conseil de sécurité des Nations Unies.  Elle initie, soutient et met en œuvre plusieurs projets de renforcement des capacités des acteurs publics et de la société civile en matière des droits de l’homme, de la justice transitionnelle et de la lutte contre l’impunité.