Dialoguer avec les différents acteurs des voies et moyens d’améliorer la mise en œuvre de l’Accord de paix

5 oct 2019

Dialoguer avec les différents acteurs des voies et moyens d’améliorer la mise en œuvre de l’Accord de paix

Au deuxième jour de sa visite de travail en terre centrafricaine, la mission conjointe de haut niveau composée de l’Union africaine (UA), des Nations unies (UN) et de l’Union européenne (UE), représentée respectivement par le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, l’Ambassadeur Smail Chergui, du Secrétaire général adjoint des Nations unies, en charge des Opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, et du Directeur général-Afrique du Service européen pour l'action extérieure de l'UE, Koen Vervaeke, a eu une série de rencontres avec les acteurs du processus de paix.

Au menu de leur agenda, de rencontres au sommet de l’État avec le Président de la République Faustin Archange Touadera et le Premier ministre Firmin Ngrebada, avec qui ils ont fait une évaluation du processus de paix en cours et notamment la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (APPR-RCA). L’agenda comportait aussi discussions avec le corps diplomatique, les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale, la Société civile.

La rencontre avec la Société civile était orientée vers les approches de solutions pour insuffler une bonne dynamique à l’APPR-RCA en souffrance du fait de nombreuses violations par les parties signataires, surtout en cette veille d’année électorale en Centrafrique. « Nous femmes de Centrafrique, déplorons toujours les graves violations des droits humains suivis de tueries de masse, les cas de viols et tortures dans plusieurs préfectures et sous-préfecture », a plaidé la femme leader Chantal Touabena à la rencontre. Et la représentante de la Société civile, Evelyne Nicole Yalissou de renchérir : « Il faut que la communauté internationale fasse pression sur les signataires de l’Accord, afin que les clauses puissent être respectées par les groupes armés qui continuent à recruter ».

Renforcer la compréhension populaire de l’Accord

Pour Hugues Francis Mongombe, Président du Comité national de la jeunesse centrafricaine (CNJ), « Après sept mois, tout ne peut pas se faire, mais il y a des choses qu’il faut faire de façon urgente. La population n’a pas la même compréhension de l’Accord’’. Les Centrafricains en espèrent encore bien plus. Ils s’attendaient à la cessation immédiate des hostilités au lendemain de sa signature le 7 février 2019 et une amélioration conséquente de leur quotidien. Il est nécessaire de renforcer la sensibilisation, en l’accompagnant d’actes concrets, pour sa réelle appropriation par celle-ci.

Avec les leaders des partis politiques représentés à l’Assemblée nationale centrafricaine, il était question d’explorer les voies et moyens susceptibles d’impulser une plus forte dynamique à l’Accord de paix, et préparer au mieux les prochaines échéances électorales. L’Ambassadeur Smail Chergui a insisté que « Force reste à la loi », alors que leSecrétaire général adjoint des Nations unies, en charge des Opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix avertit : « Il est fondamental que ces élections se tiennent. Je crois que l’alternative à la tenue d’élections libres et équitables dans les temps, ce serait vers le chaos, le retour en arrière et l’effacement de tout ce qui a été construit depuis lors ». Pour sa part, le Directeur général-Afrique du Service européen pour l'action extérieure de l'UE, Koen Vervaeke voit en ces élections, « une chance inouïe qui s’ouvre pour la Centrafrique »

Les représentants de partis politiques, pour leur part, ont exprimé leur souhait de voir s’appliquer réellement les sanctions prévues aux parties signataires de l’Accord qui le violent à répétition, au grand détriment de la population. 

Face aux défis qui restent à relever, la délégation a réitéré aux diplomates accrédités en Centrafrique l’engagement et la disponibilité des garants de l’APPR à accompagner sa mise en œuvre, et en a appelé à l’unité de la communauté internationale qui se traduise par davantage de plaidoyer et des actions concrètes sur le terrain pour favoriser, entre autres, l’accès à l’aide humanitaire et le retour de l’État.

 

Au demeurant, tout le monde s’accorde qu’aucune alternative n’existe à l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine, et que la seule solution c’est d’œuvrer collectivement à sa mise en œuvre. Ce qui suppose que toutes les couches de la population y mettent du leur : Gouvernement, groupes armés, partis politiques, société civile, communauté internationale, etc.