Donner une nouvelle chance aux ex-combattants de Berberati

23 mai 2017

Donner une nouvelle chance aux ex-combattants de Berberati

Dans le cadre des Projets à Impacts Rapides, la MINUSCA réhabilite les locaux du centre de formation et de rééducation socio-professionnelle des enfants et des jeunes en conflit à Berberati. Ce centre accueille actuellement, 25 jeunes ex combattants en formation agricole et techniques champêtres, pour une période de 6 mois.  

Les travaux de réhabilitation concernent les dortoirs, le forage et les aires de recréation, ainsi que le renouvellement des outils de travail, ainsi que les constructions du grenier, du poulailler, de l’atelier de menuiserie et de la porcherie. Sous la supervision d’un technicien agronome, les 25 ex-combattants du centre vont cultiver du maïs, du manioc et de l’arachide, en utilisant les nouvelles techniques agricoles, sur une superficie de 25 hectares. Ils sont assistés par des travailleurs saisonniers, plus habitués aux travaux champêtres pour partager avec eux leur savoir-faire.

Pour ces ex combattants, le projet est une vraie bouée de sauvetage qui les sort d’un univers de violence. Willy, l’un des pensionnaires du centre et porte-parole des ex-combattants, explique : «après avoir combattu auprès des antis balaka pour venger la mort de mes parents à Bossembele ; je n’avais plus de repères pour ma vie. J’errais entre les villes pour braquer et agresser, afin d’avoir de quoi me nourrir. C’est ainsi que sœur Elvira m’a trouvé à Berberati, et je me suis retrouvé ici, parmi d’autres ex combattants avec qui j’ai combattu».

Le processus de réintégration de ces ex-combattants se fait en deux phases: une première phase de psychothérapie et une seconde phase d’apprentissage des travaux champêtres. Willy a tenu, au nom de tous ses camarades, à «remercier la MINUSCA pour son apport qui permet de rénover le centre et le mettre en état de nous recevoir pour cette formation».

«Le passage dans ce centre donnera une nouvelle vie à ces jeunes, un espoir meilleur que celui des armes », souligne, pour sa part, le chef de bureau de la MINUSCA à Berberati, Pericles Gasparini, faisant valoir que « nous allons essayer de convaincre d’autres partenaires à se joindre à la MINUSCA, et aux efforts conjugués de l’ONG Kizito et de l’Ambassade de France pour encore augmenter le nombre des bénéficiaires en ajoutant d’autres corps de métiers à la formation ».

Le centre de formation et de rééducation socio-professionnelle des enfants et des jeunes en conflit de Berberati a été fermé depuis 2014 et les locaux sont tombés dans un état de délabrement avancé. Ce projet, financé à hauteur de 22.702.600 francs CFA,  est mené conjointement avec l’ONG Kizito de Berberati et l’Ambassade de France.