Elections: le G8 en visite de terrain à Bossangoa

31 déc 2015

Elections: le G8 en visite de terrain à Bossangoa

 
A l’instar des autres régions du pays, les Centrafricains ont été massivement remplir dans le calme leur devoir citoyen ce 30 décembre 2015 a Bossangoa,  chef-lieu de la  préfecture de l’Ouham,  région naguère secouée par de nombreuses violences intercommunautaires et par la loi des groupes armés. C’est ce qu’ont pu constater, dès les premières heures de la matinée, les représentants du Groupe des Huit (G8) qui, avec à leur tête, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et Chef de la Mission Multidimensionnelle Intégrée pour la Stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), Parfait Onanga-Anyanga, s’y sont rendus pour toucher du doigt le déroulement du vote.
le Représentant spécial entouré, entre autres, de l’Ambassadeur de France, Charles Malinas, du Chef de la Mission de l’Organisation international de La Francophonie, Boukar Mai-Manga, du Représentant spécial du Médiateur dans la crise centrafricaine, le Général de Division Noel Léonard Essongo, du représentant de la Banque Mondiale en Centrafrique, Jean-Christophe Carret,  du Chef des bureaux de terrain de la MINUSCA, Boubacarr Jagne, et du Commandant de la Force de la MINUSCA, Balla Keita, est accueilli par Madame le Préfet de l’Ouham, Clothilde Namboi. 
La forte délégation s’ébranle ensuite vers le Quartier Général de la MINUSCA où elle est reçue par le Chef du bureau de terrain, Abraham Osong Esapa. Celui-ci rassurera Parfait Onanga-Anyanga sur le bon déroulement du début du processus de vote et soulignera que cette situation louable est l’aboutissement de la collaboration étroite et du travail énorme abattu à la fois par la MINUSCA, les autorités locales, les leaders religieux et les Forces de l’opération françaises, Sangaris. Il dira que si l’acheminement du matériel électoral dans certains bureaux de vote a pu connaitre du retard, notamment les bulletins de vote pour les législatives, tout est assez vite rentré dans l’ordre et rien à ce titre ne saurait affecter la crédibilité du vote.
« Cette élection est la nôtre ! », lancera Parfait Onanga-Anyanga à l’adresse du personnel de la MINUSCA. Il appellera aux efforts de la Force dont il saluera le courage et l’abnégation pour sécuriser les urnes et les faire remonter jusqu’aux bureaux de dépouillement. Et de rappeller qu’il revient à la vigilance de tous et à l’action de la force de faire en sorte que les éventuels troubles post-électoraux soient contenus et ne donnent pas lieu à une nouvelle crise.
La délégation se rendra ensuite à la préfecture où elle entendra les satisfécits de Madame le Préfet quant à la forte participation des habitants au vote, avant de recueillir quelques doléances : « la réhabilitation de la route Bossembele-Bossangoa dont la dangerosité fait tous les jours de nombreuses victimes et rend difficiles les échanges commerciaux et la simple communication entre les populations ; la réfection de la maison carcérale des femmes; la création des Travaux à Haute intensité de Main d’œuvre pour les nombreux jeunes réduits à l’oisiveté et à la délinquance, constituant de véritables viviers pour les recruteurs de combattants; la réfection du stade pour accélérer les efforts de cohésion sociale et la pose de panneaux solaires »
« Doléances bien reçues ! », répondra le Chef de la MINUSCA : «  nous allons travailler à ce que le retour de l’autorité de l’état soit une réalité… je vois les conditions difficiles dans lesquelles vous travaillez ; vous incarnez à mes yeux le sacrifice et l’abnégation au service de la Centrafrique ; vous incarnez les espérances nombreuses de ce pays », conclura-t-il avant de se diriger avec la délégation vers l’Evêché de Bossangoa où l’attendait Monseigneur Nestor Désiré Nongo Aziagbia. « Le problème ici c’est la misère, surtout celle des jeunes ; l’insécurité… » Puis il dira : « quand on me dit qu’il s’agit de conflits inter-religieux, je souris ; le réel problème est celui du désespoir. Ici, les jeunes Antibalakas s’associent à des jeunes Selekas pour commettre des forfaits… » Puis il appellera le Chef de la MINUSCA  à accélérer pour la région le processus de DDR pour permettre à de nombreux jeunes de déposer les armes pour être réinsérés dans la société par le biais du travail. Il présentera l’emploi comme la seule planche de salut de sa localité et implorera l’action diligente de la communauté internationale largement représentée en ces lieux à la faveur de l’évènement électoral.
Merci pour votre travail, répondra Parfait Onanga-Anyanga. « Vous touchez les cœurs et les âmes, vous transformer ce que nous ne pouvons transformer », insistera-t-il avant de promettre de faire le maximum pour satisfaire aux doléances exprimées et de réitérer le soutien de la communauté internationale et sa détermination à accompagner tous les efforts de la localité.
La délégation du G8 visitera ensuite le bureau de vote de la Mairie de Bossangoa où l’affluence et la discipline étaient notables avant d’achever ce voyage par la visite au contingent camerounais, dont c’est la zone de responsabilité.
Au retour sur Bangui, Parfait Onanga-Anyanga et la délégation du G8 visiteront le bureau de vote de l’école primaire de Koudougou, dans le 3eme arrondissement de Bangui, quartier enclavé abritant les nombreux musulmans déplacés des autres quartiers de la capitale, et connu pour être le centre névralgique des violences dans la capitale. Là, les opérations ont démarré tardivement ; quelques problèmes d’identification aussi ont pu ralentir les opérations mais l’engouement était manifeste, les votants nombreux, et Parfait Onanga-Anyanga a donné des instructions claires pour que tout inscrit, dès lors qu’il a son récépissé puisse voter sans la moindre difficulté. Tout s’y passera finalement bien et le bureau de vote fermera un peu plus tard que les autres, soit à 19 heures.
Avant Bossangoa, Parfait Onanga-Anyanga a d’abord fait un détour, dans la matinée, par l’Hôtel de Ville de Bangui, dans le 1er Arrondissement où, avec les autres membres du G8, il a pu constater le démarrage effectif des opérations et le vote des citoyens dans le calme et la dignité.