Ex-seleka et ex-anti-balaka de la Nana-Bakassa s’engagent dans le dialogue et la paix

1 juin 2017

Ex-seleka et ex-anti-balaka de la Nana-Bakassa s’engagent dans le dialogue et la paix

Dans la préfecture de l’Ouham, les leaders des ex-séléka et des ex-anti-balaka ont fini par accepter de fumer le calumet de la paix pour le bien-être des populations. Cet acte historique a eu lieu, le jeudi 25 mai 2017, à Kouki, dans la sous-préfecture de Nana-Bakassa au cours d’une mission conjointe organisée à cet effet par la MINUSCA avec une forte mobilisation des autorités locales et une délégation représentative des ex-anti-balaka. Il est le fruit de plusieurs mois de médiation menée par les autorités locales sous l’initiative et  l’appui de la MINUSCA.

Visiblement heureux, les leaders de ces deux groupes armés se sont rencontrés pour discuter de paix, de vivre ensemble et de libre circulation des personnes et des biens.

Pour le préfet de l’Ouham, Clotilde Namboye, présidente du comité préfectorale de médiation, les recommandations faites au cours de cette rencontre vont dans le sens de la paix et de l’espoir. « Depuis le déclenchement des hostilités, c’est aujourd’hui que ex-séléka et ex-anti-balaka se sont serrés la main. Les ex-séléka et les ex-anti-balaka ont laissé parler leur cœur. Ils se sont mutuellement faits des reproches et ensemble, ils ont tiré des conclusions qu’il fallait taire les armes et discuter autour d’une table pour trouver un consensus. Donc cela prouve déjà qu’il y a de l’espoir et qu’on va aboutir à quelque chose de concret parce que tout le monde aspire à la paix. », a-t-elle déclaré avec satisfaction.  

Mme Namboye  a, par ailleurs, remercié l’évêque du diocèse de Bossangoa, président de la plateforme religieuse en charge des questions de cohésion sociale dans la préfecture, Mgr Nestor Désiré Nongo-Aziagba,  pour son concours,  sans oublier la MINUSCA pour son implication multiforme dans la réussite de cette médiation. « La MINUSCA a été pour beaucoup dans plusieurs domaines. Logistique, appui en conseils et en matériel également parce que sans la MINUSCA, on ne pouvait pas aboutir à ce consensus d’aujourd’hui. », a-t-elle précisé.

Quant au Chef de Bureau de la MINUSCA de Bossangoa, Bara Dieng, tout en saluant cette action, a estimé  que la solution civile peut être plus efficace que la solution militaire. « Discuter ensemble, casser le mur qui les séparait jusqu’ici, je pense que c’est quelque chose d’extraordinaire. La solution civile peut parfois être plus efficace que la solution militaire. Avec les différentes missions conduites par la MINUSCA et les autorités locales depuis des mois jusqu’à présent ; voilà le résultat. Une entente sans qu’aucune balle ne soit tirée. », a-t-il indiqué.

Il a également rappelé le mandat de la MINUSCA dans la protection des civils ainsi que le devoir de la mission de continuer à appuyer les efforts de paix dans cette circonscription.  « Il y a énormément de raisons d’être optimiste. Il faut tout juste rappeler que la MINUSCA est ici aussi pour la protection des civils donc nous allons continuer et nous assurer en fait que ces vecteurs de déraillement de la paix ne viennent pas saboter ce que nous sommes en train de faire avec toutes les bonnes volontés » ,a-t-il signalé.

Outre l’appui logistique et matériel, la MINUSCA a fait montre de son expertise politique et technique en matière de médiation, de conduite de dialogue, de communication et de sensibilisation pour le bon déroulement de ce processus de paix qu’elle compte consolider à travers plusieurs actions dans cette localité.